
Le groupe A de la CAN 2025 est composé du Maroc, du Mali, des Comores et de la Zambie. © Studio Graphique FMM
Un groupe A qui donnera le ton pour le reste de la CAN 2025. Entre un Maroc en quête d’un sacre à domicile, un Mali ambitieux, une Zambie imprévisible et des Comores qui veulent créer la surprise, la poule promet des matches excitants comme seule la Coupe d'Afrique en produit.
France 24, avec les analyses de ses consultants pour la compétition Xavier Barret et Hervé Kouamouo, décrypte les forces, les limites et les ambitions des quatre sélections.
Le casting et les enjeux du groupe A :
Le Maroc en favori
À domicile, le Maroc sera le grandissime favori du groupe et de la compétition. Sous la houlette de Walid Regragui, les Lions de l'Atlas sont devenus une machine à gagner, capitalisant sur leur demi-finale historique au Mondial 2022. Entre 2024 et 2025, ils ont enchaîné 17 victoires consécutives, battant le record de l'Espagne.
Le sélectionneur marocain a su bâtir un groupe cohérent. La vieille garde composée d'Achraf Hakimi, Youssef En-Nesyri, Sofyan Amrabat, Yassine Bounou et Nayef Aguerd est toujours là, mais Walid Regragui n'oublie pas d'intégrer des joueurs locaux et des jeunes prometteurs à l'image de Brahim Diaz, Amine Adli, Bilal El Khannouss ou Eliesse Ben Seghir. Il aurait tort de se priver d'un tel vivier qui s'est arrogé récemment le Championnat d'Afrique des nations de football 2025 (CHAN) ainsi que la Coupe du monde U20.
Gare cependant à la pression ! Les Lions de l'Atlas sont attendus au tournant par tout un peuple qui veut le voir réparer une anomalie de l'histoire : le Maroc n'a gagné qu'une seule fois la CAN en 1976.
Le Mali veut briser le plafond de verre
Issu du deuxième chapeau du tirage au sort, le Mali vient au Maroc avec beaucoup d'ambition, comme à chaque édition de la CAN. Régulièrement présents en quarts de finale, les Aigles du Mali ne parviennent pas à briser ce plafond de verre. La défaite en 2024 contre la Côte d'Ivoire à 11 contre 10 en est la meilleure illustration.
Depuis l'arrivée de son nouveau sélectionneur, Tom Saintfiet, qui s'est illustré à la tête de la Gambie, le Mali semble avoir enfin trouvé la bonne formule. Une défense de fer lors des éliminatoires de la CAN (un seul but encaissé) et a terminé les éliminatoires du Mondial en trombe. Le Mali version Saintfiet est un monstre collectif, qui s'appuie sur une ossature de joueurs passés par l’académie Jean-Marc Guillou en Côte d'Ivoire, comme Amadou Haïdara (RB Leipzig), Yves Bissouma (Tottenham), Hamari Traoré (Paris FC), Kamory Doumbia (Brest) ou encore Néné Dorgeles (Fenerbahçe).
Mais pour nos deux experts du foot africain, une faiblesse risque de coûter cher aux Aigles au moment de se retrouver dans les hauteurs : l'absence d'un grand buteur.
Gare à la Zambie !
Une statistique incongrue. Même si la Zambie est issue du chapeau 3, les Chipolopolos sont pourtant les plus récents champions d'Afrique parmi les quatre équipes de ce groupe. Leur épopée en 2012 sous la direction d'Hervé Renard avait marqué les esprits.
Treize ans plus tard, la recette n'a pas changé. La Zambie n'a pas de têtes d'affiche si on excepte son buteur Patson Daka (Leicester) et son milieu Lameck Banda (US Lecce). Les "Boulets de cuivre" s'appuient davantage sur la discipline collective et leur qualité athlétique pour briller dans une CAN. D'autant qu'avec des joueurs évoluant majoritairement dans des championnats secondaires, l'entraineur israélien Avram Grant peut espérer des clubs une libération plus précoce de ses hommes pour une préparation avant-compétition digne de ce nom par rapport à d'autres sélections qui devront négocier avec les grandes équipes européennes pour récupérer leurs footballeurs en temps et en heure.
Les Comores : l'exploit ou la porte
Les Comores sont loin d'avoir hérité du groupe le plus facile. Les Cœlacanthes sont condamnés à reproduire l'exploit qu'ils avaient réalisé lors de leur première apparition en phase finale de CAN au Cameroun en 2021, ils s'étaient extraits des poules à la surprise générale avant de tomber face au pays hôte dans des circonstances rocambolesques.
Depuis les résultats sont en dent de scie. Après 2022, le pays est retombé dans l'anonymat avant de retrouver un nouveau souffle sous Stephano Cusin qui a qualifié le pays pour la Coupe d'Afrique. Mais depuis, la dynamique s'essouffle à nouveau. Logique pour une sélection d'un pays de moins d'un million d'habitant contraint de s'appuyer sur sa diaspora pour prospérer. Le match d'ouverture face au Maroc sera une occasion de briller.
Hakimi, Diaz et Ounahi : trois joueurs à surveiller

Achraf Hakimi : champion d'Europe avec le PSG, prix Marc-Vivien Foé 2025, sixième du Ballon d'Or et favori pour le Ballon d'Or africain… Achraf Hakimi a effectué une saison 2024-2025 de très haut vol. Au sein des Lions de l'Atlas, il est désormais le capitaine et aura la lourde charge de porter les espoirs de tout un pays. "C'est tout simplement le meilleur arrière droit du monde. Et c'est bien plus qu'un arrière droit. Il vaut deux joueurs à lui tout seul. Le Maroc joue à 12 quand il est là", résume Xavier Barret.
Mais sera-t-il présent ? Le royaume est suspendu au sort de la cheville de son capitaine depuis sa sortie sur blessure début novembre avec le PSG contre le Bayern Munich.
Brahim Diaz : c'est le joyau du milieu de terrain marocain. Le choix de cet Hispano-Marocain de défendre les couleurs des Lions de l'Atlas plutôt que celles de la Roja avait fait grand bruit en mars 2024. S'il est loin d'être titulaire au Real Madrid, il ne déçoit que rarement en équipe nationale dont il est le moteur créatif avec une carte blanche quasi totale laissée par Regragui.
Azzedine Ounahi : révélé au monde lors de la Coupe du monde au Qatar, le milieu de terrain est un pur produit de la formation marocaine. Passé par les bancs de l’Académie Mohammed VI, il est aujourd'hui l'un des piliers des Lions de l'Atlas. Il fait partie de ces joueurs qui se transfigurent en sélection nationale alors même que leur carrière en club patine. Le natif de Casablanca sera presque à domicile pour le début de la compétition. "À chaque fois que je le vois jouer avec le Maroc, il est dans le bon tempo. C'est un vrai meneur de jeu", juge Hervé Kouamouo.
Le match à ne pas rater : Mali - Zambie
La planète football aura les yeux rivés sur le match d'ouverture entre le Maroc et les Comores le 21 décembre, mais c'est bien le match du lendemain, entre les Maliens et les Zambiens, qu'on vous conseille de ne pas rater. Une opposition de style entre la technicité malienne et l'athlétisme zambien.
"Ce sera déjà le duel pour la deuxième place", notent nos consultants. D'un côté, un Mali qui sera soucieux de prouver qu'il a sa place parmi les grands d'Afrique et ne voudra pas chuter d'entrée. De l'autre, une Zambie sans pression, décomplexée, qu'un match nul ou une victoire placerait sur de bons rails pour rallier les huitièmes de finale, quitte à être repêchée dans les meilleurs troisièmes.
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Groupe A : le favori marocain face aux ambitions du Mali et de la Zambie
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Groupe B : l'Égypte et l'Afrique du Sud au-dessus du lot (à venir le 20/11)
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Groupe C : avec le Nigeria et la Tunisie, un duel d'Aigles au sommet (à venir le 23/11)
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Groupe D : Sénégal, RD Congo et Bénin… la poule des fauves (à venir le 26/11)
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Groupe E : L'Algérie face à ses démons burkinabè et équatoguinéens (à venir le 29/11)
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Groupe F : le Cameroun, la Côte d'Ivoire et le Gabon dans le groupe de la mort (à venir le 01/12)
La belle histoire : Rafiki Saïd, enfant de l'archipel

Dans une sélection s'appuyant massivement sur sa diaspora, Rafiki Said est l'un des rares joueurs nés dans l'archipel. Si ses parents ont rapidement émigré en France, il a choisi de défendre les couleurs de son archipel d'origine.
Virevoltant ailier, Rafiki Saïd marque les esprits par sa rapidité et son sens du but. Il est rapidement devenu un atout majeur des Cœlacanthes. Le joueur du Standard de Liège a même été décisif pour la qualification à la CAN. C'est grâce à son but que les Comores ont signé un exploit en Tunisie et c'est grâce à son égalisation contre la Gambie que la sélection de l'océan Indien est de retour à la CAN.
Joueur audacieux, Rafiki Saïd ne viendra pas simplement profiter de sa première participation à une phase finale de CAN. Il sera là pour marquer les esprits.

Le calendrier du groupe A :
Retrouvez Le calendrier complet de la CAN 2025
Première journée : 21 et 22 décembre
- 21/12 à 20 h : Maroc - Comores, stade Moulay Abdellah à Rabat
- 22/12 à 15 h : Mali - Zambie, stade Mohammed V de Casablanca
Deuxième journée :26 décembre
- 18 h 30 : Zambie - Comores, stade Mohammed V de Casablanca
- 21 h : Maroc - Mali, stade Moulay Abdellah à Rabat
Troisième journée : 29 décembre
- 20 h : Comores - Mali, stade Mohammed V de Casablanca
- 20 h : Maroc - Zambie, stade Moulay Abdellah à Rabat
