Le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon préconise des vacances d'été plus courtes, d'une durée de six semaines, et réparties en deux zones. Les syndicats d'enseignants dénoncent une absence de concertation.
Le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon a préconisé dimanche une réduction des vacances d'été à six semaines réparties en deux zones mais n'ouvrira pas le débat avant 2015, lorsque sera achevée la réforme de la semaine de 4,5 jours.
"Nous devons être capables d'avoir six semaines, c'est suffisant", contre deux mois actuellement, a déclaré Vincent Peillon à BFMTV. "Quand vous voyez la difficulté sur les rythmes scolaires à passer à 4,5 jours, c'est un sujet dont on commencera peut-être à discuter en 2015", a précisé le ministre avant d’ajouter : "C'est très compliqué. Il faudra une très longue concertation (...) Il faudra changer les habitudes de beaucoup de gens, faire travailler plus les professeurs, donc il y aura des questions de moyens".
Le ministre a réaffirmé que son objectif était d'étaler "progressivement" l'année scolaire sur 37 à 38 semaines, contre 36 semaines, voire 35 avec les ponts à l'heure actuelle. Il rappelle qu'en Allemagne, l'année scolaire s'étale sur 40 semaines.
La question de la durée des vacances scolaires et des zones, qui existent depuis 1964 pour les vacances d'hiver et de Pâques, est un véritable casse-tête, compte tenu des enjeux divergents pour les professionnels du tourisme, les professionnels de l'éducation et les parents d'élèves.
"Dossier sensible"
Les syndicats ont dénoncé une absence de concertation. "On n'annonce pas comme cela quelque chose de brutal, c'est le meilleur moyen pour que tout le monde se braque", a réagi Christian Chevalier, secrétaire général du SE-UNSA, deuxième syndicat d'enseignants du primaire, selon des propos retranscris par "Les Échos".
Même agacement du côté du SNUipp-FSU : "On est sur un dossier suffisamment sensible, à ce jour pas encore abouti, et qui est l'objet de tensions", affirme Sébastien Sihr, qui appelle le ministre à "se ressaisir" et à ne pas "faire d'annonces à l'emporte-pièce".
Du côté de l’opposition, l’ex-Premier ministre UMP François Fillon a estimé sur TF1 que les déclarations de Vincent Peillon portaient la marque de "l’improvisation" et de "l’absence totale de concertation". "C’est un sujet important qui mérite d’être discuté", a-t-il poursuivi. "Il n’y a pas de tabou, mais on a déjà connu le désordre autour de la semaine de quatre jours ou de quatre jours et demi. Maintenant, c’est les vacances d’été."
Avec dépêches