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Les farines animales à nouveau autorisées pour les élevages de poissons

Douze ans après leur interdiction, la Commission européenne a autorisé jeudi l'utilisation des farines animales pour les élevages de poissons. Une nouvelle qui "tombe mal" en pleine affaire de la viande de cheval.

C’est un hasard du calendrier plutôt malheureux. Alors que la France est secouée par le scandale de la viande de cheval écoulée dans des plats étiquetés "pur boeuf", Bruxelles a donné le feu vert au retour des farines animales pour les poissons, le 14 février. Approuvée en juillet 2012 par les experts des États membres de l'UE, cette mesure sera effective à compter du 1er juin.

"Ça tombe mal", a déclaré le ministre de l'Agroalimentaire Guillaume Garot, interrogé sur France Info.  "La France s'était prononcée contre cette disposition européenne", a ajouté le ministre, qui a rappelé que la disposition de Bruxelles ne rendait "heureusement" pas obligatoire l'utilisation des farines animales.

"Il faudra la mettre en  œuvre au plan français avec un véritable esprit de responsabilité de nos industriels", a-t-il souligné.

L'utilisation des farines animales pour les ruminants avait été interdite en 1997 en raison des risques de contamination par l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ou "maladie de la vache folle". Ce n’est qu’en 2001, que cette mesure avait été étendue aux aliments pour tous les animaux de consommation.

"L'éradication de l'ESB en phase finale"

Pour la Commission européenne, cette décision améliorera la durabilité à long terme du secteur de l'aquaculture. "Ces PAT (protéines animales transformées) pourraient être un substitut précieux aux farines de poisson, qui sont une ressource rare", a indiqué la Commission dans un communiqué.

Quant au spectre de la maladie de la vache folle, il semble plus que jamais s’éloigner.

"La situation épidémiologique actuelle de l'ESB montre que l'UE est désormais dans la phase finale de l'éradication de l'ESB au sein de son cheptel bovin", a affirmé Bruxelles en précisant que le risque de transmission d’ESB "entre animaux non-ruminants est négligeable pour autant qu'il n'y a pas de recyclage entre les espèces" (cannibalisme, ndlr).

Avec dépêches