La compagnie aérienne Air France se retrouve au cœur d'une polémique après que l'un de ses commandants de bord a plaisanté sur le roi du Maroc lors du décollage d’un vol Casablanca-Paris, le 5 décembre dernier.
C’est un petit trait d’humour qui n’a pas été du goût de certains passagers marocains. Le 5 décembre dernier, un pilote Air France assurant la liaison Casablanca-Paris et voyant son vol retarder à cause de l’atterrissage du Boeing du roi Mohammed VI, se permet une petite boutade sur sa majesté.
Après avoir expliqué le retard, le commandant de bord suggère alors aux passagers d’envoyer une réclamation directement au monarque en cas de plainte ou de mécontentement. "Adressez-vous à Mohammed VI, Palais Royal, Rabat", aurait déclaré l'agent d'Air France avant d'ajouter : "La tour de contrôle m'a empêché de décoller jusqu’à ce que sa Majesté le roi du Maroc finisse de se reposer au salon d'honneur de l’aéroport", selon le site emarrakech.info.
"Rire du roi, c’est rire de tous les Marocains"
Petite plaisanterie innocente pour certains, la boutade est une insulte impardonnable pour d’autres passagers qui ne tolèrent pas cet écart du pilote. "Il a certainement cru qu’il n’y avait que des passagers étrangers dans l’avion ou que nous étions des analphabètes qu’on peut injurier facilement, sans qu’on puisse nous défendre", lâche le passager Abderrahmane Mekkaoui, professeur universitaire, sur le site Yabiladi. Pour ce témoin, l’affaire relève du crime de lèse-majesté : rire du roi, c’est rire de tous les Marocains. "Nous considérons que par cette moquerie, c’est tout le peuple marocain qui a été visé. Nous réclamons donc des dommages et intérêts."
Le PDG de la compagnie française, Alexandre de Juniac, a tenté de minimiser l’affaire en présentant ses excuses aux passagers et a indiqué que le commandant de bord serait convoqué par sa hiérarchie. En vain. Les passagers, constitués en collectif, ont décidé de porter l’affaire devant la justice et d’obtenir la copie des bandes audio du cockpit au décollage, précise "le Parisien". Contactée par FRANCE 24, la compagnie Air France nie avoir été convoquée par la justice.