À la tête d'un gouvernement minoritaire, le Premier ministre, Ferenc Gyurcsany, a proposé sa démission afin de permettre la formation d'une nouvelle équipe dirigeante. Son successeur pourrait être désigné dans une quinzaine de jours.
AFP - Le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany a proposé samedi sa démission pour permettre la formation d'un nouveau gouvernement lors d'un discours au congrès du parti socialiste MSZP à Budapest, a annoncé l'agence hongroise MTI.
"Je propose la formation d'un nouveau gouvernement avec un nouveau chef de gouvernement", a déclaré M. Gyurcsany, sans mentionner de successeur potentiel et alors qu'il était samedi le seul candidat en lice pour diriger le MSZP.
"Je me suis trompé sur nos forces et nos opportunités. Et dans un moment important je n'ai pas réussi à exprimer clairement mes idées. En conséquence, ma crédibilité s'est effritée de manière significative", a souligné M. Gyurcsany.
"Je demande au congrès de permettre au président du parti, au conseil d'administration et au chef du groupe parlementaire de préparer la désignation d'un nouveau Premier ministre", a-t-il ajouté.
M. Gyurcsany a indiqué vouloir informer le parlement de sa décision lundi et a proposé de désigner le nouveau Premier ministre lors d'un congrès extraordinaire du MSZP dans 15 jours.
Le congrès, prévu pour durer deux jours, a écourté ses travaux qu'il compte achever ce samedi. Le parti socialiste doit notamment élire son nouveau dirigeant, mais seul M. Gyurcsany était officiellement en lice pour ce poste jusqu'à présent.
Ce dernier est à la tête d'un gouvernement minoritaire depuis environ un an après le départ des libéraux de la coalition en avril 2008, en raison d'un désaccord sur le rythme des réformes. Le parti libéral a toutefois continué à soutenir M. Gyurcsany au Parlement.
Le Premier ministre a notamment lancé un plan de réformes pour remettre l'économie hongroise à flot et soutenir la devise nationale, le forint.
La Hongrie est l'un des pays d'Europe de l'Est les plus durement frappés par la crise financière internationale qui a éclaté à l'automne dernier et a dû faire appel aux institutions financières internationales pour obtenir une bouée de sauvetage de 20 milliards d'euros.
M. Gyurcsany a précisé que les réformes de l'éducation, de la santé et de la sécurité sociale devait être poursuivies.
"Si je suis l'obstacle pour le changement, alors je lève cet obstacle maintenant", a-t-il déclaré aux délégués du parti socialiste.
Réélu en 2006 pour un second mandat, M. Gyurcsany a mené une politique d'austérité pour juguler les déficits publics, ramenant le déficit budgétaire de 9,2% du PIB en 2006 à 3,3% en 2008.
Ce faisant, le Premier ministre hongrois a vu sa cote de popularité décliner, une tendance qui s'est notamment soldée par le départ des libéraux du gouvernement.
Ferenc Gyurcsany, 47 ans et père de trois enfants, occupe les fonctions de premier ministre hongrois depuis le 29 septembre 2004.