La chasse aux biens mal acquis par l'entourage de l'ancien président sénégalais est ouvertement encouragée par Paris, où le parquet a ouvert début décembre une enquête pour enrichissement illicite.
Le parquet de Paris a ouvert début décembre une enquête préliminaire suite à une plainte déposée par le Sénégal accusant l’entourage proche de l’ancien président Abdoulaye Wade de "recel de détournement de fonds publics, recel d’abus de biens sociaux et corruption."
Le nouveau pouvoir sénégalais suspecte le clan Wade d’avoir détourné de l’argent public et d’en avoir utilisé pour acquérir des biens à l’étranger, notamment des biens immobiliers en France. Principale cible : Karim Wade, le fils de l’ex-président et ancien ministre jusqu’à la défaite de son père face à Macky Sall aux élections de mars dernier.
Parmi les pièces aux mains des enquêteurs français, deux sociétés civiles immobilières gérées par Syndiély, la fille de l’ex-président.
Ces accusations font bondir les défenseurs du clan Wade, pour qui ces biens ont été acquis en toute transparence. Ils dénoncent une chasse aux sorcières.
Cette procédure en France attise un climat déjà très tendu au Sénégal, où des poursuites ont également été engagées. Karim Wade a ainsi été interrogé à six reprises par la gendarmerie à Dakar depuis mi-novembre.
Fait nouveau : la chasse aux biens mal acquis est ouvertement encouragée par Paris depuis l’élection de François Hollande.
En plus de la France, le Sénégal a transmis des demandes d’entraide judiciaire à plusieurs pays occidentaux et des officiels américains se sont entretenus du sujet à Dakar avec les autorités sénégalaises le mois dernier.