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Tsonga décoré : le gouvernement tente de minimiser la polémique

Réagissant à l'accession controversée de Jo-Wilfried Tsonga à l’Ordre national du mérite, la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a distingué le cas du tennisman domicilié en Suisse et celui de l’acteur exilé Gérard Depardieu.

Pas de quoi polémiquer pour le gouvernement...Sa porte-parole, Najat Vallaud-Belkacem, a appelé à faire “attention au procès d’intention” en réponse à une question sur la nomination du tennisman français Jo-Wilfried Tsonga à l’Ordre national du mérite alors qu’il réside en Suisse.

Comme FRANCE 24 le relevait mercredi 2 janvier, le nom du 8e joueur mondial figure dans la traditionnelle promotion du Nouvel An, comme l’ensemble des athlètes médaillés aux derniers Jeux olympiques de Londres, où il avait décroché une médaille d'argent. En pleine polémique sur l’exil fiscal de l’acteur Gérard Depardieu, cette nomination, validée dans les plus hautes sphères de la République, avait créé l’émoi des internautes, qui rappellent que nombre de tennismen français (Tsonga, mais aussi les médaillés et nominés au mérite Richard Gasquet et Julien Benneteau) se sont installés en Suisse où le taux d’imposition est plus avantageux qu’en France.

Selon Najat Vallaud-Belkacem, le cas de Jo-Wilfired Tsonga n’est pas comparable à celui de Gérard Depardieu. “Il y a une différence à faire entre les gens qui choisissent d'aller habiter autre part pour mobilité profesionnelle, on en connaît tous, et ceux qui clament haut et fort s'exiler fiscalement pour éviter d'apporter leur contribution au juste effort à fournir en période de crise", a-t-elle déclaré, visiblement surprise de la question, jeudi 3 janvier lors de la conférence de presse qui a suivi le premier Conseil des ministres de l’année.

Le gouvernement ignore la raison du déménagement en Suisse des tennismen

"À ma connaissance, Mr Tsonga ne fait pas partie de la deuxième catégorie. Je ne vois aucun motif de dénoncer un quelconque comportement. J’imagine que c'est au motif de ses grandes qualités sportives qu'il a été décoré", a-t-elle poursuivi.

Dans l'après-midi, Najat Vallaud-Belkacem est revenue sur la polémique dans une interview accordée à I>Télé. "Monsieur Tsonga n'a jamais écrit une tribune dans la presse pour dire qu'il s'exilait fiscalement. Toute la différence avec le cas de Monsieur Depardieu, c'est que nous ne savons pas la raison pour laquelle Messieurs Tsonga et Gasquet sont installés en Suisse", a déclaré la porte-parole du gouvernement.

Le cas des tennsimen exilés avait pourtant déjà suscité une polémique en février 2012, en pleine campagne présidentielle, lorsque le capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, Guy Forget, avait défendu la décision de ses joueurs de déménager dans la Confédération helvétique. “On veut leur faire un procès parce qu'ils ont envie de ne payer que 30 % d'impôts en Suisse au lieu de 50 % en France”, avait-il alors déclaré au journal "Le Monde", confirmant les motivations fiscales. Les candidats à la présidentielle s’étaient emparés du sujet, à l’image du président-candidat Nicolas Sarkozy qui avait d'ailleurs proposé l’instauration d’une taxe sur les exilés fiscaux.