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Avec les Palestiniens de Syrie réfugiés dans le camp de Chatila au Liban

Fuyant l’engrenage de la crise en Syrie, des milliers de Palestiniens ont traversé la frontière syro-libanaise pour venir grossir la population des camps de réfugiés au Liban. Dans celui de Chatila, la situation humanitaire est alarmante.

Ces derniers jours, plusieurs milliers de Palestiniens ont fui la Syrie, et notamment le camp de Yarmouk, au sud de Damas, touché par des combats intenses entre l’Armée syrienne libre (ASL) et les milices palestiniennes pro-Assad. Environ 2 800 d'entre eux ont gagné le Liban voisin, selon la Sûreté générale libanaise. Plusieurs d'entre eux ont rejoint des camps de réfugiés palestiniens, dont celui de Chatila, installé dans le sud de Beyrouth depuis 1948. Dans ce périmètre d’à peine un kilomètre carré qui accueille habituellement 17 000 âmes, il n’y a ni eau potable ni électricité.

"Près de 200 familles sont arrivées de Yarmouk, et trois ou quatre familles vivent dans une seule chambre", confie à FRANCE 24 Kazem Hassan, chef du camp de réfugiés.
Parmi eux, Abou el-Afif et sa famille. Avant d’arriver dans la capitale libanaise, ils vivaient dans le camp palestinien de Yarmouk.  "Les combats ont d’abord débuté dans le quartier Al-Jazira. Nous avons fui vers Taqadom avant de trouver refuge dans le camp de Yarmouk, puis de nous échapper vers le Liban. Nous n’avons rien pu emmener avec nous, ni argent ni vêtement", témoigne Abou el-Afif. Ce dernier précise avoir vendu les téléphones des membres de sa famille pour pouvoir arriver jusqu’ici.
De son côté, le petit Mahmoud est arrivé il y a dix jours à Chatila. Ses parents attendent toujours de pouvoir trouver un endroit où dormir. "Nous n’avons rien, on ne nous donne rien et nous n’avons rien pour dormir, explique-t-il.  J’espère pouvoir être logé, dormir correctement, avec une couverture".
Des associations humanitaires travaillent dans l’urgence afin de fournir le nécessaire à ces familles palestiniennes.
"Les gens fuient la mort. Certains sont arrivés pieds nus, avec rien en poche, d’autres n’ont que les vêtements qu’ils portent sur eux. Des personnes m’ont dit avoir enjambé des cadavres pour pouvoir rester en vie", explique Dellair Youssef , membre d’une association humanitaire. Et d’ajouter : "Nous essayons de les aider en leur apportant le minimum nécessaire à leur survie, comme des matelas, un endroit où dormir, à boire".