
L’ONG américaine Sea Shepherd a assuré qu’elle allait poursuivre le harcèlement des baleiniers japonais. Une annonce qui fait suite à l’injonction d’une cour américaine, interdisant les militants de s’approcher des pêcheurs nippons.
Alors qu’une cour d’appel fédérale aux États-Unis a ordonné, mardi 18 décembre, à l’ONG Sea Shepherd de ne pas s’approcher des navires de pêche japonais à moins de 500 m, les militants écologistes ont annoncé la couleur : l’injonction ne sera pas respectée.
Le tribunal américain a interdit à l’ONG de "naviguer d'une manière qui puisse mettre en danger la navigation en toute sécurité d'un tel navire." Comprendre les baleiniers japonais, principales cibles des militants. Ces dernières années, Sea Shepherd a attaqué et harcelé plusieurs bateaux de pêche, obligeant régulièrement la flotte japonaise à revoir leurs prises à la baisse.
"Sabotage par la violence"
"Nous espérons que cette injonction permettra à la mission de pêche baleinière et de recherche dans l'Antarctique de se dérouler de façon sereine et en toute sécurité", a expliqué à l'AFP Shigehito Numata, un responsable de l'Agence des pêches du Japon. "Sea Shepherd pratique le sabotage par la violence en mettant en danger la vie de l'équipage et les biens de la flotte de recherche". Paul Watson, le président-fondateur de l’ONG, surnommé le "pirate écolo" est depuis août dernier visé par une notice rouge émise par Interpol. Il est accusé d'avoir mis en danger un équipage de bateau lors d'une opération contre la chasse aux requins en 2002, au Costa Rica.
Tolérée par la Commission baleinière internationale (CBI) pour la chasse uniquement à des fins de recherche, la pêche à la baleine est néanmoins également exercée à des fins commerciales par Tokyo.
Les activistes peu intimidés
Face à l’injonction de la cour, les militants n’entendent pas baisser les bras. "[Les pêcheurs nippons] verront que nous sommes toujours là pour garder le sanctuaire des baleines dans les mers du Sud, avec nos bateaux et nos vies", a ainsi rétorqué Sea Shepherd – en français "berger de mer" - sur son site internet.
L'avocat de l’ONG, Charles Moure, a quant à lui assuré mardi dans un courriel à l'AFP avoir "l'intention de combattre" cette injonction.
Début décembre, Paul Watson s’était réjoui du lancement de la 9e campagne de l’association, la plus ambitieuse de son histoire. "Je foule à nouveau le pont du Steve Irwin [un des navires de la flotte de Sea Shepherd engagée dans le Pacifique Sud]", avait-il proclamé.
Le Steve Irwin [nommé de la sorte en hommage à l’animateur de télévision australien, passionné de nature, mort en 2006], a pris la tête de cette opération le 5 novembre. Quatre navires - dont le Brigitte Bardot - un hélicoptère, trois drones et une centaine de personnes, y participent.
FRANCE 24 avec dépêches