Le procureur général égyptien, Talaat Ibrahim Abdallah, a présenté sa démission, ce lundi, moins d'un mois après son entrée en fonction. Sa nomination par Mohamed Morsi avait provoqué une fronde au sein de la magistrature.
Le nouveau procureur général égyptien, Talaat Ibrahim Abdallah, dont la nomination il y a moins d'un mois par le président Mohamed Morsi était contestée notamment au sein de la magistrature, a présenté sa démission, a indiqué lundi à l'AFP une source judiciaire.
"Le procureur général a présenté sa démission sous la pression des manifestations" des membres du Parquet qui exigeaient son départ, a dit cette source à l'AFP, en précisant que sa demande serait examinée par le Conseil suprême de la justice dimanche prochain.
M. Abdallah a souhaité dans sa lettre de démission, publiée par l'agence officielle Mena, "retourner à son travail dans la justice".
Des centaines de membres du Parquet général avaient organisé un sit-in pendant plusieurs heures lundi devant le bureau du procureur général pour demander sa démission.
Le 22 novembre, le président islamiste Mohamed Morsi avait limogé l'ancien procureur général Abdel Meguid Mahmoud, nommé sous le président déchu Hosni Moubarak, et l'avait remplacé par M. Abdallah après s'être attribué des pouvoirs exceptionnels par décret.
Cette décision avait provoqué une fronde au sein du pouvoir judiciaire, qui avait dénoncé une atteinte à son indépendance.
M. Morsi a finalement retiré son décret mais maintenu le nouveau procureur général.
Les tensions persistantes entre la présidence et le pouvoir judiciaire se sont traduites lundi par l'annonce du Club des juges du Conseil d'Etat qu'il boycotterait la seconde phase d'un référendum sur un projet de Constitution controversé.
En Egypte, les scrutins doivent se faire sous supervision judiciaire pour être valides.
Le Club des juges, un autre syndicat professionnel représentant des magistrats à travers le pays, avait pour sa part annoncé qu'il boycotterait le scrutin avant son début le 15 décembre.
Le projet de loi fondamentale soumis à référendum, accusé de saper certains droits fondamentaux, est au coeur de la crise politique la plus grave depuis l'élection de M. Morsi en juin.
AFP