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Le gendre de Ben Ali, Sakhr el-Matri, interpellé aux Seychelles

Sakhr el-Matri, l'un des gendres de l'ancien président tunisien Ben Ali, a été interpellé aux Seychelles. La Tunisie, où il a été condamné par contumace dans des affaires de corruption, a demandé son extradition.

Sakhr El Matri, l'un des gendres du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, a été interpellé aux Seychelles, ont annoncé vendredi les autorités tunisiennes qui veulent obtenir son extradition.

Poursuivi et condamné par contumace par la justice de son pays dans des affaires de corruption, il avait fui la Tunisie peu avant la chute du régime en janvier 2011. Il s'était réfugié au Qatar mais les autorités de ce pays ont annoncé l'avoir expulsé en septembre dernier.

"Sakhr El Matri se trouve actuellement aux Seychelles, après avoir quitté le Qatar. Les autorités seychelloises ont ouvert une enquête parce qu'il fait l'objet d'un mandat d'amener international et parce que son passeport a expiré", a déclaré le ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, lors d'un colloque sur la récupération des avoirs détournés de la famille de l'ancien président Ben Ali.

"Les autorités tunisiennes feront tout pour obtenir l'extradition de Sakhr El Matri", a-t-il ajouté.

Le porte-parole du ministère, Fadhel Saïhi, a précisé sur radio Mosaïque FM que le gendre de Ben Ali avait été interpellé au moment où il tentait d'entrer aux Seychelles avec un passeport diplomatique périmé.

Il est actuellement interrogé par la police de ce pays, a-t-il ajouté.

L'ancien couple présidentiel tunisien et leurs proches ont séjourné discrètement aux Seychelles pour des vacances avant la révolte populaire de décembre 2010-janvier 2011.

Sakhr El Matri, 31 ans, était qualifié de gendre préféré de l'ancien couple présidentiel tunisien et présenté comme un dauphin potentiel de Ben Ali avant le soulèvement populaire.

Il avait fui la Tunisie avec son épouse Nesrine, la fille aînée de Ben Ali. Aucune information n'a été communiquée sur le sort de cette dernière.

Les autorités du Qatar avaient annoncé l'expulsion de M. El Matri en septembre peu avant le départ du président tunisien Moncef Marzouki pour Doha, où il a assisté à une conférence sur la restitution des biens spoliés dans les pays du Printemps arabe.

Patron de Princess Holding, Sakhr El Matri était un homme d'affaires actif dans tous les secteurs économiques. Ses avoirs ont été confisqués ou placés sous administration de l'Etat.

L'Etat tunisien a annoncé en juillet dernier la cession de ses parts saisies dans le capital de l'opérateur "Tunisiana" détenu à 75% par Qatar Telecom, et dans la société "Ennakl Automobiles" concessionnaire de Volkswagen notamment.

La Tunisie réclame aux pays qui accueillent des proches de l'ancien président de les livrer à la justice de leur pays et de restituer leurs avoirs détournés.

Tunis a plusieurs fois demandé en vain l'explusion de Zine El Abidine, réfugié en Arabie Saoudite avec son épouse Leila Trabelsi, depuis leur fuite le 14 janvier 2011.

L'ex-président a été condamné dans plusieurs affaires notamment à la réclusion à perpétuité pour complicité de meurtres de manifestants lors du soulèvement qui l'a chassé du pouvoir.

AFP