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Pour Moscou, Assad perd "de plus en plus" le contrôle du pays

Le vice-ministre russes des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov n'exclut plus une victoire de l'opposition syrienne. Il estime, en outre, que le régime du président Bachar al-Assad perd de "plus en plus" le contrôle de la Syrie.

Le régime syrien perd "de plus en plus" le contrôle du pays et une victoire de l'opposition dans ce conflit n'est pas à exclure, a estimé jeudi un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.

"Il faut regarder les choses en face. Le régime et le gouvernement syriens perdent de plus en plus le contrôle du pays", a déclaré M. Bogdanov, cité par l'agence Itar-Tass.

En conséquence "une victoire de l'opposition n'est évidemment pas à exclure", a-t-il ajouté.

C'est la première fois qu'un haut responsable russe reconnaît de manière aussi explicite une possible victoire des opposants au régime de Bachar al-Assad, dont Moscou est l'un des derniers soutiens.

"Néanmoins, Moscou va insister pour faire appliquer le communiqué de Genève et chercher une solution pacifique au conflit", a souligné M. Bogdanov.

Le vice-ministre faisait référence à l'accord sur les principes d'une transition politique en Syrie adopté le 30 juin à Genève par le Groupe d'action sur la Syrie.

M. Bogdanov a par ailleurs estimé que la reconnaissance cette semaine de la nouvelle coalition de l'opposition syrienne par les Etats-Unis -- qui ont emboîté le pas à d'autres pays comme la France ou la Turquie -- n'avait fait qu'encourager les détracteurs du régime.

"La reconnaissance de l'opposition, la formation de combattants rebelles et les armes venant de l'étranger ne font qu'encourager l'opposition", a déclaré M. Bogdanov, cité par l'agence Ria Novosti.

Il a aussi indiqué que la Russie préparait un plan d'évacuation de ses ressortissants en Syrie.

"Nous examinons actuellement une éventuelle évacuation. Nous avons des plans de mobilisation et essayons de déterminer où se trouvent nos ressortissants", a déclaré M. Bogdanov.

Mercredi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait estimé que les Etats-Unis "misaient sur une victoire par les armes" de la nouvelle coalition de l'opposition syrienne après avoir reconnu cette entité comme "représentant légitime du peuple syrien".

La Russie, qui continue d'appeler au dialogue intersyrien en vue de trouver une issue pacifique au conflit, vend des armes à Damas tout en se défendant d'être l'avocat du régime de Bachar al-Assad, comme l'a rappelé le président Vladimir Poutine lors d'une visite en Turquie le 3 décembre.

La Russie a bloqué jusqu'ici tous les projets de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant le régime du président Assad.

La Syrie est en proie à un conflit déclenché le 15 mars 2011 par une révolte populaire contre le pouvoir qui s'est militarisée face à sa répression sanglante par l'armée. Les violences ont fait en près de 21 mois plus de 42.000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme ( ).

AFP