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Annan et Carter interdits d'entrée, Harare dément

Le gouvernement du Zimbabwe dément avoir refusé de délivrer des visas à l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et à l'ex-président américain Jimmy Carter, qui devaient se rendre dans le pays pour une mission humanitaire.

Le régime du président zimbabwéen Robert Mugabe a assuré samedi soir ne pas avoir interdit à l'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan d'entrer sur son territoire et l'a accusé d'avoir "déformé la position du gouvernement".

"Le gouvernement du Zimbabwe n'a pas empêché M. Annan et son équipe de se rendre au Zimbabwe", a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Simbarashe Mumbengegwi, lors d'une conférence de presse à Harare.

Il a assuré qu'il s'agissait uniquement d'un "report" de la visite de Kofi Annan, rendu "nécessaire par l'absence de consultations préalables au sujet du calendrier et du but de la visite."

"Il est plus que malheureux que l'ancien secrétaire général ait choisi, pour des raisons qui lui sont propres, de déformer la position du gouvernement", a ajouté le ministre, en soutenant que le régime restait prêt "à coopérer avec toutes les bonnes volontés".

Kofi Annan, l'ex-président américain Jimmy Carter et l'épouse de Nelson Mandela et défenseur des droits de l'Homme Graça Machel, devaient se rendre samedi matin au Zimbabwe pour une mission humanitaire au nom du groupe de réflexion "The Elders" (les Anciens).

A la dernière minute, ils ont annoncé l'annulation de leur visite, expliquant que le gouvernement avait refusé de leur délivrer des visas.

Aucune explication écrite ne leur a été fournie, mais le quotidien d'Etat The Herald les avait accusés jeudi de vouloir se mêler des négociations en cours sur un éventuel gouvernement d'union.

Samedi, M. Mumbengegwi n'est pas revenu sur ce sujet.

Le président Mugabe et son rival Morgan Tsvangirai -- que les Elders ont rencontré à la mi-journée à Johannesburg -- doivent reprendre la semaine prochaine en Afrique du Sud leurs discussions pour tenter d'appliquer un accord de partage du pouvoir signé le 15 septembre, qui reste lettre morte à l'heure actuelle.

L'impasse politique se double d'un effondrement de l'économie caractérisé par une hyperinflation inouïe à plus de 231 millions %, 80% de chômage et une production au point-mort.

Près de la moitié de la population aura besoin d'une aide alimentaire en janvier et une épidémie de choléra a fait près de 300 morts et menace de s'étendre, selon l'ONU.