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Marlène Le Floch-Prigent : "Je veux juste que mon mari soit en vie pour se défendre"

L’épouse de Loïk Le Floch-Prigent, l’ex-dirigeant du groupe pétrolier Elf accusé d’escroquerie, demande à François Hollande de rapatrier son mari emprisonné au Togo depuis la mi-septembre. Souffrant d’un cancer, ses jours seraient en danger.

Le président de la République comme dernier recours. Ce mercredi 5 décembre, Marlène Le Floch-Prigent a adressé une lettre, rendue publique, au président François Hollande afin de faire rapatrier son mari dans l'Hexagone pour raisons médicales.

Loïk Le Floch-Prigent, qui est incarcéré au Togo depuis deux mois et demi pour des faits d’escroquerie, est atteint d'un cancer. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international togolais, l’ex-dirigeant d’Elf a été arrêté le 15 septembre à Abidjan puis extradé vers Lomé.

En désespoir de cause, l'épouse de l'ex-dirigeant emprisonné il y a quelques années en France près de deux ans pour corruption dans une autre affaire, est venue défendre sa démarche sur l'antenne de FRANCE 24.

Opération urgente nécessaire

"Sa santé déjà précaire se dégrade au point d’angoisser désormais tous ses proches. Qu’attend-t-on ? Que mon mari meure faute de soins ?", écrit Marlène Le Floch-Prigent. Atteint de psoriasis depuis l’âge de 15 ans, Loïk Le Floch-Prigent souffre de carcinomes, une complication de type cancéreuse qui nécessite une intervention chirurgicale dès l’apparition d’une nouvelle lésion. "Il a subi 18 opérations en 15 mois et la dernière en date devait être faite en septembre", explique Marlène Le Floch-Prigent, qui craint que des métastases se répandent jusqu’au point de non retour.

Une appréhension que partagent également des médecins agréés par le Consulat de France, qui, après auscultation du malade à Lomé, ont signalé les risques dans leurs rapports. À Paris, le docteur David Farhi qui traite Loïk Le Floch-Prigent, affirme, lui aussi, qu’il "paraît urgent d’opérer" son patient.

"Je ne veux pas me soustraire à la justice"

Après avoir dû écarter l'option du paiement de la caution fixée à neuf puis six millions de dollars, Marlène Le Floch-Prigent explique n'avoir d'autre choix que de s'en remettre au président pour qu’il demande le rapatriement en urgence de son mari. "Mon cri est celui d’une épouse, d’une citoyenne qui croit aux valeurs de droit et à celles de la République", écrit-elle. Ne remettant pas en cause l’enquête ou l’implication de son mari dans l’affaire d’escroquerie, elle demande qu'il soit pris en charge le plus rapidement possible, précisant que les services de santé de Lomé ne sont pas en mesure de prodiguer les soins nécessaires. "Je ne veux pas me soustraire à la justice, mais simplement rappeler qu’un homme mort ne peut pas être jugé", a-t-elle déclaré.

En relayant son appel dans les médias, Marlène Le Floch-Prigent espère que les autorités togolaises "ne resteront pas insensibles" à sa demande. Et d’ajouter à l'antenne : "mon mari aime l’Afrique. Il est plus Africain que Français. Aujourd’hui il est malade. Ce n’est pas la justice que je veux écarter, je veux juste qu’il soit en vie pour se défendre", conclut-elle.