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La justice égyptienne étudiera le 4 décembre la validité du décret annoncé par Mohamed Morsi qui prévoit l'élargissement de ses pouvoirs. L'annonce du chef de l'État égyptien a provoqué une vague de colère des juges et de l'opposition.

Le tribunal administratif d'Egypte doit examiner le 4 décembre une demande d'annulation de la "déclaration constitutionnelle" élargissant les prérogatives du président Mohamed Morsi, a annoncé lundi le chef adjoint du Conseil d'Etat.

Abdel Meguid al-Moqannen a affirmé qu'une douzaine de plaintes avaient été

déposées devant la justice, notamment par le chef du Club des juges Ahmed al-Zind, a rapporté l'agence officielle Mena.

M. Morsi a émis jeudi une "déclaration constitutionnelle" affirmant notamment qu'aucune instance judiciaire ne peut contester ses décisions ou lois, le plaçant ainsi au-delà de tout contrôle judiciaire.

Le président s'est également accordé le droit de prendre toute disposition qu'il jugerait nécessaire pour "la défense de la révolution", une formulation vague qui, selon ses adversaires, ouvre la voie à une dérive dictatoriale.

M. Morsi a aussi décidé que la Haute cour constitutionnelle ne pouvait plus examiner les recours contre la commission chargée de rédiger la future Constitution, déposés par de nombreux opposants dénonçant cette commission dominée par les islamistes.

Ces annonces ont provoqué de nombreuses manifestations des deux camps à travers le pays, parfois violentes. Dimanche, un jeune islamiste a été tué devant une permanence des Frères musulmans à Damanhour (delta du Nil). De nombreux locaux de la puissante confrérie ont également été attaqués ces derniers jours.

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Les explications de notre correspondante

Le président égyptien devait rencontrer lundi le Conseil suprême de la justice pour chercher à sortir de la plus grave crise depuis son élection, à la veille de manifestations rivales des partisans et des adversaires des pleins pouvoirs de fait qu'il s'est octroyés.

Tandis que le président a répété que ces mesures étaient provisoires, le ministre de la Justice, Ahmed Mekki, a laissé entendre que M. Morsi était disposé à restreindre le champ de ses décisions échappant à tout recours en justice, afin de calmer la fronde des juges et la colère de l'opposition.

AFP