Après avoir avoir été le premier à reconnaître la nouvelle Coalition de l'opposition syrienne, François Hollande a reçu samedi son chef, Ahmad al-Khatib à l'Élysée. Le président a annoncé que l'opposition syrienne aurait "un ambassadeur" à Paris.
Quatre jours après avoir reconnu la nouvelle Coalition comme "seule représentante légitime du peuple syrien", le président français François Hollande a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie diplomatique, en recevant ce samedi son chef, Ahmad Moaz al-Khatib, à Paris et en annonçant que l'opposition syrienne aurait "un ambassadeur" à Paris. Le président français a également affirmé que le futur gouvernement syrien comprendrait "toutes les composantes de la Syrie", notamment des "chrétiens et alaouites".
A son arrivée à l'Elysée, Al-Khatib, cet imam damascène sunnite, a été accueilli sur le perron par le président et le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Il était accompagné des deux vice-présidents de la coalition, Suheir Atassi et Riad Seïf, et de deux autres de ses membres, Monzir Makhous et Sinan Hatahet.
Selon l’Élysée, les deux dirigeants devaient également s’entretenir sur les "voies et moyens d'assurer la protection des zones libérées, de l'aide humanitaire aux réfugiés et de la constitution d'un gouvernement provisoire" en Syrie.
Discussions "encourageantes" avec le Royaume-Uni
Mardi, Hollande a reconnu la nouvelle Coalition, créée dimanche 11 novembre à Doha après plusieurs jours d'intenses pressions occidentales et qataries, comme "seule représentante légitime du peuple syrien". Il avait alors également évoqué la nécessité de revoir l'embargo européen sur les armes pour mieux aider l'opposition. Un point délicat, a toutefois confessé Fabius, qui pourrait susciter des "positions diverses".
Le Royaume-Uni qui n’a pas encore reconnu la Coalition syrienne comme "seul représentant légitime du peuple syrien" a toutefois fait un pas en accueillant Ahmad Moaz al-Khatib, vendredi 16 novembre. Si ce dernier n’a pas été reçu par le Premier ministre britannique David Cameron, il a cependant pu s’entretenir avec le chef de la diplomatie, William Hague qui a jugé "encourageantes" leurs discussions.
Pour les États-Unis, la Coalition syrienne est "une" représentante légitime
Jusqu'à présent, la Coalition syrienne n'a été reconnue comme seule représentante légitime du peuple syrien que par la France, les monarchies du Golfe et la Turquie. Les Etats-Unis ne considèrent la nouvelle Coalition que comme "une" représentante légitime du peuple syrien
Pour le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle, cette Coalition doit au préalable s'engager clairement sur trois points : "un engagement clair en faveur de la démocratie, de l'Etat de droit et du pluralisme ethnique et religieux", avant d’être adoubée par la communauté internationale.
Car le profil de Al-Khatib inquiète. Selon Fabrice Balanche, directeur du groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient et professeur à Lyon-2, Al-Kahtib est le "compagnon de route des Frères musulmans". Un avis toutefois uancé par l’opposant historique Fawaz Tello. Ce dernier avait qualifié Ahmad Moaz Al-Khatib "d’islamiste éclairé", précisant qu’il pourrait jouer "un rôle crucial pour calmer la situation après la chute de Bachar al-Assad", en mettant à profit ses relations avec plusieurs responsables religieux du pays.
FRANCE 24 avec dépêches