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Obama et Romney au coude à coude dans la dernière ligne droite

À moins de deux jours de la présidentielle américaine, les candidats multiplient les déplacements en sillonnant pas moins de cinq États par jour. Selon les derniers sondages, Barack Obama semble disposer d’un léger avantage dans les États-clés.

Barack Obama et Mitt Romney n’ont plus que 48 heures pour faire la différence. Ils continuent d’avaler les kilomètres pour tenter de prendre l’avantage dans la course à la Maison Blanche. Dimanche 4 novembre, le démocrate a sillonné cinq États, le New Hampshire, la Floride, le Colorado, l'Ohio, et le Wisconsin, pour mobiliser les électeurs.

"Nous avons fait de réels progrès ces quatre dernières années mais, New Hampshire, nous sommes ici parce que nous savons que du travail reste à faire. Et tant qu'un seul Américain qui veut un emploi ne pourra pas en trouver un, notre travail ne sera pas terminé", a lancé Obama à Concord, après un discours de l'ancien président Bill Clinton venu le soutenir.

"Cela dépend de vous. Vous avez le pouvoir", a-t-il poursuivi devant une foule de plus de 14 000 personnes. "Vous allez maintenant, dans les deux jours à venir, façonner les décisions pour ce pays dans les prochaines décennies."

Le président démocrate doit se rendre, ce lundi 5 novembre, dans les capitales de l'Ohio et de l'Iowa. En soirée, il se rendra à Chicago, son fief de l'Illinois, où il passera la journée du vote, même s'il a déjà voté de façon anticipée fin octobre.

L’agenda est tout aussi chargé pour le candidat républicain, qui a lui aussi visité cinq États dimanche. "Deux jours ! Deux jours et nous nous mettrons au travail !", a déclaré Mitt Romney à Des Moines, dans l'Iowa. Devant quelque 4 000 partisans, il s’est engagé à ne pas promettre "de plus gros chèques de l'État, ni de prendre aux uns pour redistribuer aux autres".

"Le président croit que la solution réside dans plus d'État. Non, la solution, c'est plus de bons emplois", a-t-il argué en vantant son expérience d'homme d'affaires.

"Pour la première fois en quatre ans, chaque entrepreneur, chaque petite entreprise, chaque créateur d'emplois saura que le président des États-Unis les aime", a répété Mitt Romney plus tard à Cleveland, dans l'Ohio. Ce lundi, il se rendra en Floride, en Virginie, dans l’Ohio et le New Hampshire. Puis, il devrait voter mardi dans le Massachusetts avant d'attendre les résultats à Boston, dans son QG de campagne.

Léger avantage pour Obama dans les États pivots

À moins de 48 heures du début des premiers dépouillements, les sondages nationaux donnent un léger avantage au président sortant dans les États pivots. Une enquête publiée dimanche par le Wall Street Journal et NBC News donne 48 % des intentions de vote à Barack Obama contre 47 % à Mitt Romney - une quasi égalité si on tient compte de la marge d'erreur de plus ou moins 2,55 %.

Deux autres sondages, l’un réalisé pour USA Today par l'institut Gallup et le second publié dimanche par ABC News-Washington Post placent les candidats à égalité, avec 48 % chacun. Enfin, selon une étude de l'institut de recherches Pew, qui a interrogé des électeurs assurant avoir déjà fait leur choix, le président sortant recueillerait 48 % des votes, contre 45 % pour son rival.

"Cela se joue à trois fois rien. C'est extrêmement serré mais les choses semblent plus favorables à Obama", a commenté Julia Clark d'Ipsos, contactée par l'AFP. Les enquêtes d'opinion continuent de donner un court avantage à Obama dans l'Ohio, le Wisconsin, l'Iowa et le Nevada, ce qui serait suffisant pour obtenir 270 votes au collège électoral et compenser un revers dans d'autres États.

Dimanche matin, sur la chaîne ABC, le conseiller politique d'Obama, David Plouffe, a pour sa part confirmé que "le vote anticipé a[vait] très bien marché pour nous. Nous pensons finir avec un élan fort en notre faveur (...). Je suis confiant qu'il sera réélu".

Malgré tout, le camp démocrate demeure prudent et admet que si victoire il y a mardi, elle ne sera pas de l'ampleur de celle de 2008. "Les choses se passent bien", a dit à Reuters David Axelrod, conseiller d'Obama. "Elles se passent suffisamment bien pour que nous gagnions cette élection."

Romney mise sur la Pennsylvanie pour rattraper son retard

Tous les regards sont tournés vers l'Ohio. L'État-clé, où 18 grands électeurs sont en jeu, est si disputé en cette fin de campagne que l'avion de Mitt Romney a croisé sur le tarmac de l'aéroport celui du vice-président Joe Biden, venu faire campagne dans la même ville. La visite de Romney était sa 19e dans l'État en un mois. Selon les derniers sondages, Obama est crédité de 48 % des intentions de vote, contre 44 % son rival.

Si Obama peut se permettre de perdre l'Ohio, en revanche Romney devra y compenser sa défaite en raflant un autre État qui, jusqu'à présent, semblait acquis au camp démocrate.

C'est ce qui l'a incité à faire une halte, dimanche, en Pennsylvanie, État qui n'a pas soutenu un candidat républicain depuis 1988 mais où il espère renverser cette tendance en mobilisant les électeurs indépendants.

"Le peuple d'Amérique doit comprendre que nous allons reprendre la Maison Blanche parce que nous allons gagner la Pennsylvanie", a lancé le républicain à quelque 30 000 partisans réunis à Morrisville, dans la banlieue de Philadelphie. Pour l'équipe de campagne d'Obama, cette visite à Morrisville illustre le désespoir du camp républicain, conscient de son retard dans cet État.