Au deuxième jour de la fête de l'Aïd, de nouvelles attaques meurtrières ont visé la communauté chiite irakienne. Plusieurs bombes ont explosé dans la région de Bagdad, faisant au moins 23 morts et 85 blessés, selon des responsables médicaux.
Au moins 27 personnes dont trois enfants ont été tuées samedi en Irak dans des attaques visant essentiellement la communauté chiite, au deuxième jour de la fête musulmane d'al-Adha, ont rapporté des responsables médicaux et de la sécurité.
Ces attaques, qui ont également fait plus de 85 blessés, interviennent dans un contexte de violences croissantes ces derniers jours après une relative accalmie en Irak.
L'envoyé spécial de l'ONU, Martin Kobler, a condamné dans un communiqué ces violences "horribles" et répété que le fait de viser des fidèles était "un crime épouvantable".
Les attaques les plus meurtrières ont eu lieu à Bagdad, où 15 personnes ont été tuées.
Dans le bastion chiite de Sadr City (nord-est), deux bombes ont fait au moins neuf morts et 32 blessés en soirée, selon des responsables.
Dans la matinée, une bombe a tué cinq personnes, dont une femme et trois enfants sur un marché du quartier de Maamal (est), blessant également 13 personnes. Un journaliste de l'AFP sur place a vu de grandes flaques de sang dans la rue, jonchée d'éclats mêlés à des légumes.
Et une double explosion a tué un policier et fait cinq blessés dans un quartier majoritairement sunnite de l'ouest de Bagdad.
Près de la capitale, une bombe magnétique collée à un minibus transportant des pèlerins chiites à Taji a fait cinq morts et 12 blessés, selon les responsables, dont certains ont évoqué la possibilité que des pèlerins iraniens figurent parmi les victimes.
Au nord-est de Bagdad, deux attaques distinctes ont fait deux morts et cinq blessés dans la ville majoritairement chiite de Mouqdadiyah, et trois autres personnes ont été blessées par l'explosion d'une voiture piégée visant les locaux d'une fondation religieuse chiite à Touz Khourmatou.
Durant les quatre jours de l'Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice, les fidèles chiites se rendent généralement en pèlerinage sur les tombes de figures de l'islam chiite.
Ces attaques n'ont pas été revendiquées mais la communauté chiite est régulièrement prise pour cible par des extrémistes sunnites lors des fêtes religieuses.
A Mossoul, à 350 km au nord de Bagdad, des attaques menées par des hommes armés contre les domiciles de familles issues de la communauté shabak ont fait cinq morts et dix blessés, dont des enfants en bas âge, selon des sources médicales et de la sécurité. Une bombe placée à proximité d'une autre habitation a fait six blessés au sein de la même minorité.
"Les forces de sécurité sont censées être responsables de la protection de tous les citoyens de Mossoul", s'est élevé Qoussai Abbas, un membre shabak du Conseil de la province de Ninive dont Mossoul est le chef-lieu.
La communauté shabak, qui compte environ 30.000 membres, a été persécutée sous Saddam Hussein, et plusieurs fois visée par Al-Qaïda après la chute de l'ancien président en 2003.
Si les violences ont considérablement diminué par rapport aux sanglantes années 2006-2007, elles restent encore très fréquentes en Irak.
AFP