Les Bleus affrontent la Roja, championne du monde et double championne d'Europe en titre, mardi soir à Madrid, dans le cadre des éliminatoires du Mondial-2014. L'ancien sélectionneur français Michel Hidalgo analyse les chances de l'équipe de France.
Les Bleus de Didier Deschamps s'attaquent à l'Espagne, championne du monde et double championne d'Europe en titre, ce mardi soir à Madrid, avec pour enjeu la première place du groupe I des éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Et ce, quelques jours après avoir concédé une défaite en match amical contre le Japon (1-0), le 12 octobre au Stade de France. Un revers qui tombe au plus mauvais moment, c'est-à-dire avant d’affronter les ogres ibériques qui restent sur 24 victoires d’affilée en matchs de qualifications.
Sélectionneur des Bleus entre 1976 et 1984, Michel Hidalgo est l’homme qui a offert à la France son premier titre majeur : l’Euro-1984. Les Tricolores emmenés par Michel Platini s’étaient imposés en finale au Parc des Princes 2 buts à 0 contre… l’Espagne. Contacté par FRANCE 24, il jauge les chances des Bleus face à la Roja.
FRANCE 24 : L’Espagne paraît imbattable. Selon vous, la France a-t-elle une chance d’éviter la défaite ce soir ?
Michel Hidalgo : Le parieur lambda va logiquement miser sur l’Espagne, mais celui qui espère faire un gros coup va parier sur la France. Je pense que les Bleus ne sont pas condamnés à perdre, car il n’y a jamais d’équipe imbattable, même si les Espagnols jouent à domicile où ils n’ont plus été défaits depuis des lustres. Il faut que les Français soient exemplaires et très solidaires défensivement pour faire le meilleur résultat possible. Si l’on veut créer la surprise et faire mieux que résister, nous n’avons pas d’autres choix face à la vivacité des Ibériques. Laurent Koscielny et Mamadou Sakho, qui composent la charnière centrale n’ont certes pas beaucoup d’expérience sur le plan international, mais leur jeunesse et leur combativité sont des arguments parfaitement valables. Enfin, en attaque, il faudra se montrer d’une efficacité chirurgicale quand les quelques occasions se présenteront.
Justement, l’arme numéro un des Bleus en attaque, Karim Benzema, est en panne sèche d’efficacité - dernier but en équipe de France le 5 juin -. Comment l’expliquez-vous ?
M.H : Benzema joue dans l’un des plus grands clubs d’Europe, le Real Madrid. Ce n’est pas un hasard, car c’est lui-même un grand attaquant. Il a le talent et l’expérience pour faire la différence à tout moment. Il traverse une période difficile, mais il a démontré par le passé qu’il pouvait rendre de grands services aux Bleus. Il ne doit jouer ni à droite, ni à gauche (comme lors du dernier match de la France contre le Japon, ndlr). Sa place est dans l’axe, et c’est dans cette zone qu’il est redoutable pour n’importe quel adversaire. Espérons que son efficacité sera de retour ce soir, face à des défenseurs qu’il côtoie en Liga et dont il connaît les points faibles.
Vous avez souvent fait l’éloge de l’entraineur et du joueur Didier Deschamps. Que pensez-vous de ses premiers pas en tant que sélectionneur ?
M.H : Didier Deschamps est hautement qualifié pour mener la France vers les sommets, comme il l’avait déjà fait lorsqu’il était le capitaine des Bleus lors de la Coupe du monde 1998 et de l’Euro-2000. Il est doté d’une grande expérience internationale, comme joueur et comme entraîneur, et déteste par-dessus tout la défaite. Il saura inculquer cette fameuse culture de la gagne à ses joueurs. Toutefois, un sélectionneur n’est estimé que lorsqu’il se qualifie pour un Euro ou pour une Coupe du monde, ensuite sur ses résultats dans ces tournois. Et pour Didier Deschamps tout commence ce soir, le match difficile c’est contre l’Espagne. Nul doute qu’il s’est préparé depuis très longtemps pour ce genre de confrontation.