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"Un pas supplémentaire vers le divorce entre la Flandre et la Wallonie"

Après la large victoire de son parti lors des municipales, dimanche, notamment dans la Flandre, l’indépendantiste Bart De Wever, lui-même vainqueur à Anvers, a appelé le premier ministre belge à négocier en vue de la création d’un État confédéral.

"C'est un dimanche jaune et noir !", les couleurs de la Flandre et de son parti, s'est exclamé devant ses partisans Bart De Wever, chef de file des indépendantistes flamands. Lors des élections municipales de dimanche en Belgique qui ont vu une large victoire de la Nouvelle alliance flamande (N-VA), notamment en Flandre, l’homme s’est imposé dans le nord à Anvers, bastion socialiste depuis 1945, hormis un intermède en 1976. Aussitôt, Bart De Wever a lancé un appel au Premier ministre Elio Di Rupo pour qu'il négocie avec lui une réforme de l'État ouvrant la voie à une confédération.

"Les Flamands doivent pouvoir gérer (la Flandre) comme ils l'entendent. C'est pourquoi je fais un appel à Elio Di Rupo et aux politiciens francophones : prenez vos responsabilités et préparez avec nous la réforme confédérale", a-t-il lancé à Anvers devant des centaines de militants euphoriques.

"De cette manière, on pourra jeter les bases d'une véritable solidarité dans ce pays et chercher un chemin pour sortir de cette crise économique et politique", a expliqué M. De Wever.

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L'ANALYSE DU CORRESPONDANT FRANCE 24 EN BELGIQUE

Après le dépouillement de la quasi-totalité des bureaux à Anvers, la liste N-VA était créditée de 37,7 % des voix, et 23 sièges sur 55 au conseil municipal, contre 28,6 % et 17 sièges à celle du maire sortant, le socialiste Patrick Janssens.

Selon Frédéric Simon, correspondant FRANCE 24 à Bruxelles, c’est "un pas supplémentaire qui a été franchi aujourd’hui vers le divorce entre la Flandre et la Wallonie."

"C’est dramatique, mais c’était prévisible"

Le confédéralisme réclamé par M. De Wever est un modèle politique où la Flandre, la région néerlandophone du nord du pays, et la Wallonie francophone (sud) gèreraient chacune de leur côté pratiquement la totalité des affaires publiques, à l'exception de quelques domaines comme la Défense.

"C'est dramatique, mais c'était prévisible", a réagi le président des Fédéralistes démocrates francophones (FDF, opposition), Olivier Maingain. "C'est pour Elio Di Rupo un échec personnel, qui prouve que le gouvernement actuel n'a pas réussi à calmer les appétits des nationalistes flamands", a-t-il ajouté.

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L'analyse de la rédactrice en chef du Soir

Dans son dernier discours de campagne, M. De Wever avait exhorté les Flamands à "envoyer un message clair" au gouvernement: "Nous en avons assez! Assez d'être pris pour des vaches à lait. Nous n'en pouvons plus de l'immobilisme fédéral. Nous n'acceptons plus la mauvaise gestion économique".

Depuis la fin, en décembre 2011, de la plus longue crise politique de l'histoire de la Belgique, une large coalition de six partis (trois flamands et trois francophones) de gauche, du centre et de droite, gouverne le pays au niveau fédéral.

En Wallonie, la région francophone du sud du pays, le Parti socialiste garde sa prééminence, en dépit de l'impact des mesures d'austérité du gouvernement. Il conserve notamment les villes de Charleroi et de Liège. La capitale, Bruxelles, est composée de 19 communes différentes, avec des réalités politiques et des coalitions très variées.

(FRANCE 24 avec dépêches)