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La journaliste Mona Eltahawy arrêtée pour avoir tagué une affiche anti-djihad dans le métro new-yorkais

Mona Eltahawy, éditorialiste américano-égyptienne, a été arrêtée mardi alors qu’elle barbouillait, "pour le principe et le droit à la liberté d'expression" une affiche de la campagne anti-djihad dans le métro de New York. La scène a été filmée.

Mona Eltahawy a encore frappé. La journaliste et conférencière américano-égyptienne a été arrêtée ce mardi par la police new-yorkaise pour avoir barbouillé de rouge une affiche de la campagne islamophobe, initiée par la militante pro-Israël, Pamela Geller.

"Dans toute guerre entre personnes civilisées et sauvages, soutenez les personnes civilisées. Soutenez Israël. Luttez contre le djihad" peut-on lire sur l’affiche que Mona Eltahawy, bombe de peinture à la main, tente de repeindre. "Mona, pensez-vous que vous avez le droit de faire cela ?" l’interpelle Pamela Hall, une militante du mouvement de Pamela Geller, munie d’une caméra. "Oui, je pense que c'est la liberté d'expression, tout comme [l'affiche], c'est la liberté d'expression," se défend l’activiste. S’en suit une longue confrontation entre les deux femmes où l’une poursuit son barbouillage tandis que l’autre tente de s’interposer.

Sur ces entrefaites, deux policiers arrivent et interpellent la militante, qui se retrouve menottée. La femme de 45 ans assaille alors les deux policiers de questions : "Pourquoi m’arrêtez-vous ? Que me reprochez-vous ?" S’exclame-t-elle indignée. Et de prendre la foule à témoin. "C'est ce qui se passe en Amérique lorsque vous protestez de manière non violente", lance t-elle aux badauds de plus en plus nombreux, avant d’être emmenée par la police.

Après avoir été relâchée, la journaliste a fait savoir, via son compte Twitter, qu’elle avait barbouillé "un bout de l’affiche de merde pour le principe, pour la liberté d’expression et le droit à la désobéissance non-violente. Je suis fière et n’ai absolument aucun regret.”

Féministe et musulmane, Mona Eltahawy défraie régulièrement la chronique aux États-Unis. Son dernier fait d’arme remonte au 23 avril 2012, lorsque la journaliste a écrit  "Why do they hate us (NDLR, les musulmans) ?" publié dans le magazine "Foreign Policy". La militante, mariée à un Américain, s’est surtout illustrée par son implication dans la révolution égyptienne. Dès les prémices de la révolution, elle n’a pas hésité à rejoindre les siens Place Tahrir au Caire. Elle a payé son combat au prix fort. Battue et sexuellement agressée par des policiers égyptiens, elle est ressortie de sa garde à vue avec les deux bras cassés et la rage de dénoncer la misogynie et toutes les formes de violences faites aux femmes.

L'éditorialiste et activiste Mona Eltahawy s'en prend à une affiche anti-djihad dans le métro