Moody's a révisé sa perspective sur la note des dettes à long terme de l'UE, qui passe de "stable" à "négative". L’agence n’exclut pas d’abaisser la note de l'UE si ses plus gros contributeurs comme l’Allemagne ou la France perdent leur triple A.
AFP - L'agence de notation Moody's a ramené lundi de "stable" à "négative" la perspective de la note qu'elle accorde à l'Union européenne, disant s'aligner sur les baisses de perspectives d'importants pays membres comme l'Allemagne et la France.
Moody's signifie ainsi qu'elle n'exclut pas d'abaisser la note de l'UE à moyen terme, même si dans l'immédiat elle l'a maintenue à "Aaa", soit le plus haut niveau possible dans sa classification.
L'action de l'agence "reflète les perspectives négatives assortissant maintenant les notations Aaa de contributeurs clés au budget de l'UE: l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, qui ensemble représentent 45% des recettes budgétaires de l'UE", explique-t-elle dans son communiqué.
Moody's avait abaissé le 23 juillet à "négative" la perspective de sa note pour l'Allemagne, le Pays-Bas et le Luxembourg, trois pays notés "Aaa", en raison de "l'incertitude croissante" sur l'issue de la crise en zone euro. Elle avait aussi indiqué à l'époque qu'elle réexaminerait "à la fin du troisième trimestre" le triple A accordé à la France et à l'Autriche, deux pays déjà placés sous perspective négative depuis février. Le Aaa du Royaume-Uni est pour sa part sous perspective négative depuis décembre.
Tout en reconnaissant que le profil de crédit de l'UE est renforcé par "des mesures structurelles en place", Moody's juge "raisonnable de partir du principe que la probabilité de défaut de l'UE sur sa dette est la même que celle de ses membres les mieux notés.
Moody's explique qu'elle pourrait dégrader la note de l'UE si elle dégradait la note de certains de ses membres, prévenant qu'elle serait "particulièrement sensible" à des changements de note pour l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas.
Un "affaiblissement de l'engagement des pays membres envers l'UE" ou "des changements au cadre budgétaire de l'UE conduisant à une gestion moins prudente" pourrait aussi avoir des effets négatifs.
La Commission européenne peut emprunter de l'argent sur les marchés au nom de l'UE pour faire des prêts aux pays membres, notamment dans le cadre du mécanisme européen de stabilisation financière qui a servi pour les pays frappés par la crise de la dette. L'UE est également un garant pour certains emprunts de la Banque européenne d'investissement (BEI).