![Damas théâtre de violents combats, Alep sous le feu des bombes Damas théâtre de violents combats, Alep sous le feu des bombes](/data/posts/2022/07/17/1658064912_Damas-theatre-de-violents-combats-Alep-sous-le-feu-des-bombes.jpg)
Au lendemain de l'annonce officielle de la fin de la mission des observateurs de l'ONU en Syrie, les combats entre l'armée et les rebelles ont repris en intensité, notamment près de l'aéroport militaire de Damas.
AFP - L'armée syrienne et les rebelles s'affrontaient vendredi près du principal aéroport militaire à Damas alors que plusieurs quartiers d'Alep, deuxième ville de Syrie, étaient bombardés, selon une ONG syrienne.
Ces nouvelles violences surviennent au lendemain de l'annonce par le Conseil de sécurité de l'ONU de la fin dimanche soir de la mission des observateurs de l'ONU en Syrie, déployés en avril pour surveiller un cessez-le-feu qui n'a jamais été appliqué.
Comme tous les vendredis depuis 17 mois, des appels à manifester contre le régime ont été lancés malgré la répression, cette fois sous le slogan "avec une Armée syrienne libre (ASL) unie, la victoire est assurée", en référence aux insurgés qui combattent les troupes du régime.
Des combats ont éclaté entre les militaires et les combattants rebelles près de l'aéroport de Mazzé, dans la banlieue ouest de Damas, montrant l'incapacité du régime à en finir avec la rébellion dans la capitale malgré plusieurs communiqué annonçant que la ville avait été "nettoyée des terroristes", terminologie utilisée par le pouvoir pour qualifier les dissidents armés.
Plusieurs quartiers du sud de Damas ont été bombardés par l'armée tandis que des hélicoptères de combats pilonnaient une zone champêtre près de Mazzé, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Selon le Conseil général de révolution syrienne (CGRS), un groupe de militants sur le terrain, des combats ont eu lieu également toute la nuit à la périphérie sud de Damas, où les rebelles sont très présents.
"Le son du canon et des armes automatiques ne s'est pas arrêté et les hélicoptères ainsi que les chars ont bombardé de manière aveugle la région", a expliqué le SRCG.
Selon l'OSDH, des accrochages ont également eu lieu sur l'autoroute entre Damas et Deraa (sud), au cours desquels deux garçons ont été tués dans une embuscade.
Par ailleurs, l'armée a affirmé avoir repris al-Tal, dans la province de Damas, le Conseil national syrien, principale coalition de l'opposition, qualifiant cette localité de "secteur sinistré" après une semaine de bombardements.
A Alep, insurgés et forces armées se livraient toujours bataille pour le contrôle de cette ville stratégique située à 355 km au nord de Damas, en proie à des combats depuis près d'un mois.
Plusieurs quartiers dans lesquels sont présents les rebelles étaient bombardés vendredi, selon l'OSDH.
Dans celui de Seif al-Dawla, des civils doivent se cacher pour survivre.
"Nous savons que nous ne sommes pas que des victimes collatérales du conflit, Bachar (al-Assad, le président syrien) vise délibérément les civils", lance Yasmine Shashati à un journaliste de l'AFP. Elle prépare le café dans le sous-sol d'une mosquée pour un groupe de combattants de l'ASL.
Elle y a trouvé refuge avec deux neveux après avoir été obligée de quitter son appartement quand les obus ont commencé à tomber tout à côté car il servait d'abri à l'ASL.
Elle raconte que sa soeur a été tuée par un tireur embusqué. Ses fils lui réclamaient des fruits et elle a reçu une balle alors qu'elle allait en acheter en taxi.
Par ailleurs, cinq civils ont été tués dans un accrochage entre l'armée et les rebelles dans la province orientale de Deir Ezzor ainsi que quatre soldats portant le bilan de la matinée de vendredi à 12 morts, selon l'OSDH.
Au moins 180 personnes, dont 112 civils, 19 rebelles et 49 soldats, ont péri jeudi dans la répression et les combats à travers le pays, selon l'ONG.
Signe de l'impuissance de la communauté internationale face aux violences qui ont fait plus de 23.000 morts en 17 mois selon l'OSDH, la mission de supervision des Nations unies en Syrie (Misnus), dont les patrouilles avaient été suspendues mi-juin en raison de l'intensification du conflit, se terminera "dimanche à minuit", a déclaré Edmond Mulet, sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix.
"Les conditions n'étaient pas remplies pour la poursuite de cette mission", a argué l'ambassadeur de France à l'ONU Gérard Araud.
Il a cependant ajouté qu'il existait "une volonté consensuelle" du Conseil de maintenir une présence de l'ONU à Damas sous forme d'un bureau de liaison.
Dans le cadre d'une tournée régionale, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, se trouve à Beyrouth où il a refusé de s'engager sur l'armement réclamé par les rebelles. Dans la crise en Syrie, a-t-il dit, "il y a l'aspect militaire, c'est l'affaire des Syriens".
M. Fabius a par ailleurs affirmé à l'AFP détenir des informations selon lesquelles de nouvelles défections "spectaculaires" se produiront prochainement au sein du régime syrien.