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Les basketteuses françaises s'inclinent contre les Américaines

Face à des Américaines qui n'ont pas perdu un match aux Jeux olympiques depuis 1992 et décrochent ainsi leur 5e titre consécutif, les joueuses françaises se sont inclinées (86-50), et repartent de Londres avec une médaille d'argent.

REUTERS - Il n'y a pas eu de miracle samedi soir en finale du tournoi féminin de basket-ball, les Françaises s'inclinant logiquement (86-50) face à des Américaines, trop solides et trop régulières, qui décrochent leur cinquième titre olympique consécutif.

Les Françaises ont tenu pendant une mi-temps, mais la puissance physique et athlétique des Américaines, ainsi que la profondeur de leur banc, ont fini par les faire plier dans le troisième quart-temps.

"C'est un rouleau-compresseur", a reconnu Sandrine Gruda. "Ce sont des filles qui ne lâchent rien et qui sont d'excellentes joueuses de basket".

"On a manqué d'expérience dans ce match", a ajouté Edwige Lawson-Wade. "Aujourd'hui, je crois qu'on pensait plus à notre médaille qu'au match, ce qui fait qu'on n'a pas joué à notre niveau car je pense qu'il n'y a pas une différence de 30 points entre l'équipe de France et l'équipe américaine".

Candace Parker a terminé la rencontre avec 21 points et 11 rebonds, tandis que Sandrine Gruda a inscrit 12 points.

Après un premier quart-temps réussi durant lequel les joueuses de Pierre Vincent sont même passées devant au score après six minutes de jeu sur un tir à trois-points d'Edwige Lawson-Wade (11-13), la supériorité des États-Unis à l'intérieur a fait la différence petit à petit.

Candace Parker, notamment, a inscrit 10 points dans le seul deuxième quart-temps pour creuser l'écart et permettre à son équipe de prendre 12 points d'avance à la mi-temps.

Puis, les États-Unis ont enfoncé le clou dans le troisième quart-temps en réussissant un impressionnant 19-0 en moins de sept minutes pour faire passer le score de 43-32 à 62-32.

"On a bien tenu par séquences, mais c'est la force qu'elles ont, elles font péter tout le monde par des séquences de deux minutes où elles mettent beaucoup de points faciles", a expliqué l'entraîneur Pierre Vincent. "À nous d'apprendre de ça".

Malgré cet éclat, les Bleues ont continué de tout donner dans la dernière période, mais la défense agressive des américaines ne faiblissait pas.

Formidable parcours

Les Françaises ont ainsi logiquement connu leur soirée la plus difficile du tournoi en attaque, perdant 21 ballons et ne rentrant que 18 tirs sur 64 tentatives (28% de réussite).

"Je suis un peu triste de la manière dont on a joué ce soir, c'est peut-être notre plus mauvais match", a regretté Céline Dumerc. "Après, c'est pas évident de jouer les États-Unis et c'est elles qui nous ont fait déjouer. On n'a rien contrôlé du tout, je nous ai trouvées un peu fébriles. J'aurais aimé qu'on finisse sur une note un peu plus joyeuse".

La capitaine des Bleues a toutefois souligné que les Américaines avaient joué à fond, prenant les Françaises "très au sérieux". "C'est pour ça que l'écart est aussi important et c'est un honneur de se dire qu'elles n'ont pas lésiné sur les moyens pour nous battre", a-t-elle déclaré.

Cette défaite attendue face aux Américaines n'entâche en rien le formidable parcours des Bleues qui ont offert au basket féminin français la première médaille olympique de son histoire.

Après un sans faute lors du premier tour avec cinq victoires en cinq matches et un succès de prestige face aux vice-championnes olympiques australiennes, les Françaises ont éliminé la République tchèque en quart de finale puis la Russie, championne d'Europe en titre, en demi-finale.

"C'est lourd, c'est beau, c'est magique", a commenté Céline Dumerc, qui a évolué sur un nuage tout au long du tournoi, à propos de sa médaille.

"C'est un travail de longue haleine. Malheureusement, il y en a beaucoup qui travaillent pour essayer de décrocher ça et il y en a très peu qui ont cette opportunité, donc je suis super fière, je suis super heureuse".

Comme elles l'avaient annoncé avant la rencontre, les Bleues ont profité au maximum de cette finale. Elles avaient le sourire après le match au moment de saluer les supporteurs tricolores venus en nombre à la North Greenwich Arena, étant bien
conscientes qu'avec cette médaille d'argent, elles venaient de rentrer dans l'histoire du basket et du sport féminin français.

"J'ai toujours dit aux filles que je voulais aller aux Jeux olympiques, mais que je voulais y aller pour performer", a rappelé Pierre Vincent. "Mais je ne pensais pas qu'on arriverait là. Sincèrement, je ne le pensais pas".

"Notre place, on ne l'a pas volée", a affirmé Émilie Gomis. "Je suis contente de faire partie de ces douze filles qui marquent le basket féminin".

Les joueuses de Pierre Vincent repartent de Londres avec un bilan de sept victoires pour une seule défaite face à des Américaines qui n'ont plus perdu un match aux Jeux olympiques depuis 1992.