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L'Autriche, sous le choc, tente de comprendre le cas Fritzl

Quand l'affaire Josef Fritzl éclate, en avril 2008, toute l'Autriche est ébranlée. Le procès de celui qui a séquestré et violé sa fille pendant 24 ans s'ouvre le 16 mars, devant la Cour d'assises de Sankt-Pölten, près de Vienne.

Quand le scandale Fritzl éclate au grand jour, en avril 2008, dans la petite ville autrichienne d'Amstetten, une question est sur toutes les lèvres : comment Josef Friztl a-t-il pu, sans que personne ne s'en rende compte, séquestrer et violer sa fille pendant 24 ans dans son sous-sol et avoir avec elle sept enfants ?


L'Autriche est sous le choc, accuse le coup et refuse tout amalgame. Les plus hautes autorités montent au créneau. "Il n'y a pas un 'problème' Amstetten. Il n'y a pas de 'problème' autrichien, commente le chancelier autrichien Alfred Gusenbauer, au moment où l'affaire est révélée. On parle juste d'un criminel solitaire qui s'est livré à des actes d'une violence incompréhensible."


L'affaire Fritzl sonne comme un traumatisme. Elle intervient presque un an jour pour jour après l'affaire Kampusch. La jeune Natascha Kampusch a été séquestrée pendant 8 ans dans une cave par un déséquilibré. Depuis, elle est devenue une star de télévision.


Pour la police autrichienne, il s'agit de décrypter au plus vite la personnalité de Josef Fritzl, afin de comprendre ce qui s'est passé. Il aurait été abusé par sa mère dans son enfance. De là lui viendrait sa volonté de revanche et de toute puissance, selon les experts-psychiatres qui l'ont examiné.


Son avocat refuse de le considérer comme un monstre sexuel. Il parle d'un être humain qui mérite un procès équitable. "Je dois dire clairement qu'il s'agit d'un test pour un pays fondé sur l'État de droit, indique l'avocat Rudolf Mayer, le 30 avril 2008. C'est aussi un test qui permettra de voir jusqu'où les citoyens acceptent la loi."


En attendant le verdict, l'Autriche continue de s'interroger. La justice devrait apporter quelques éléments de réponses.