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Les divisions de l’opposition favorisent la coalition présidentielle

Trois mois après l’arrivée du président Macky Sall au Palais présidentiel, le Sénégal s’apprête, dimanche, à élire pour cinq ans les 150 députés de l’Assemblée Nationale.

Les Sénégais retournent aux urnes, dimanche 1er juillet, pour élire leurs députés. Benno Bokk Yakaar, la coalition qui a mené Macky Sall à la présidence, fait figure de favorite. Elle est soutenue par quelques hommes politiques d’envergure : Moustapha Niasse (Benno Siggil Senegaal), à qui le "perchoir" a été promis, Ousmane Tannor Dieng (PS) ou Idrissa Seck (Rewmi), tous candidats déçus de la présidentielle.
Pour M. Seck, ces élections sont un moyen de "compléter le changement intervenu le 25 mars par une majorité parlementaire, qui autorisera le président de la République et le gouvernement à opérer toutes les réformes promises, qui ont été à la base de la victoire" , a-t-il précisé le 17 juin à l'Agence de Presse Sénégalaise.
Consolider la victoire est donc la priorité de la plupart des 24 partis constituant la majorité présidentielle. Mais ils savent aussi que sans l’effet du vote "contre" Wade qui avait fortement contribué à l’avance confortable de Macky Sall en mars, la victoire s’annonce plus modeste.

Diversité des candidatures

Face à Benno Bokk Yakaar, deux frères ennemis s’affrontent :

L'ancien parti majoritaire dans la tourmente

Depuis la défaite d'Abdoulaye Wade aux présidentielles, le PDS enchaîne les difficultés. Pape Diop, ancien fidèle du "Vieux", a créé sa propre coalition, emmenant avec lui plusieurs cadres du parti. Par ailleurs, plusieurs personnalités du PDS sont mises en difficulté, en pleine campagne, par des accusations de corruption.

le PDS du "Vieux" Abdoulaye Wade, qui a choisi de ne pas se présenter, et Bokk Guis-Guis, la toute récente coalition dissidente, dirigée par Pape Diop, ancien "lieutenant" d'Abdoulaye Wade.
Mais au-delà des poids lourds, de nouveaux partis, sous la bannière fourre-tout de "société civile", ont fait leur apparition : des chefs religieux, notamment, veulent aujourd’hui "traduire leur poids populaire en voix électorales, dans un pays en pleine transformation politique et idéologique", explique le journaliste Hamidou Sagna. C'est le cas de Serigne Mansour Sy Djamil, chef religieux qui a battu le pavé lors des manifestations préélectorales et soutenu Macky Sall au second tour de la présidentielle. Le marabout a créé un parti, Bës Du Niak.

Entrée des femmes à l'Assemblée

Pour la première fois, les femmes devraient faire leur place à l’Assemblée. La loi sur la parité votée sous Wade, qui a instauré en 2010 "la parité absolue entre les hommes et les femmes dans toutes les institutions partiellement ou totalement électives" devrait amener les femmes à occuper 30 à 40% des sièges.
Certains critiquent un changement "cosmétique", dénonçant des femmes catapultées têtes de listes mais dirigées en sous-main. Cependant, conscientes que leur entrée dans la vie politique ne sera pas sans difficulté, elles se sont réunies fin mai, tous partis confondus, pour se perfectionner à la prise de parole en public.
Malgré ces nouveautés, la campagne est plutôt molle, par rapport à l’enthousiasme suscité lors de la présidentielle. En guise de présage, le vote des militaires, organisé en avant-première le 24 juin dernier, n’a que très peu mobilisé. Signe que l’abstention risque d’atteindre des niveaux inégalés.