Le Monténégro a obtenu le feu vert pour entamer des négociations d'adhésion à l'Union européenne. Le Conseil des Vingt-Sept appelle néanmoins le "pays candidat" à combattre le crime organisé et à veiller à l'indépendance de la justice.
AFP - Le Monténégro va pouvoir ouvrir vendredi ses négociations d'adhésion à l'Union européenne, mais va devoir s'atteler à la lutte contre le crime organisé, la corruption et l'indépendance de la justice, ont décidé mardi les ministres européens en charge des Affaires européennes.
Une recommandation en ce sens a été adoptée en marge d'une réunion à Luxembourg et va être entérinée par les dirigeants européens, réunis jeudi et vendredi en sommet à Bruxelles.
Les ministres "ont approuvé l'évaluation de la Commission" selon laquelle le Monténégro a rempli les critères nécessaires "à l'ouverture de négociations d'adhésion", selon une déclaration commune publiée en marge de la réunion.
Le Monténégro, qui avait obtenu en décembre 2010 le statut officiel de "pays candidat" à l'Union européenne, rejoindra ainsi la Turquie et l'Islande, les deux autres pays qui négocient actuellement leur adhésion à l'UE.
Le Conseil (où siègent les 27) souligne en même temps "l'importance particulière qu'il attache au domaine de l'Etat de droit et des droits fondamentaux, et appelle le Monténégro à s'attaquer aux problèmes identifiés par la Commission dans son dernier rapport".
Il s'agit "en particulier de l'indépendance du système judiciaire, de la lutte contre la corruption et le crime organisé", soulignent les ministres.
Ils invitent en même temps l'agence des services de police européens, Europol, à présenter un rapport sur la situation relative au crime organisé.
En cas de succès des négociations d'adhésion, un processus qui pourrait durer plusieurs années, le Monténégro pourrait être le troisième des six ex-Républiques yougoslaves à rejoindre l'UE. La Slovénie appartient au bloc depuis 2004 et la Croatie deviendra le 28e membre de l'Union en juillet 2013.
La Serbie a obtenu le statut de pays candidat en mars dernier, mais n'a pas encore obtenu le feu vert pour l'ouverture des négociations d'adhésion. La Macédoine bénéficie du statut de candidat à l'Union européenne depuis 2005, mais n'a pas encore engagé les négociations d'adhésion, la Grèce ayant empêché leur ouverture malgré les recommandations favorables de la Commission européenne.
Pour sa part, la Bosnie-Herzégovine, en proie à d'incessantes querelles politiques, n'a pas encore présenté auprès de Bruxelles de demande pour obtenir le statut de candidat.