Le PS, le PRG, le MRC et les candidats élus sous la bannière divers gauche ont remporté la majorité absolue à l’Assemblée nationale en s’adjugeant 314 sièges. Avec le score des écologistes et du Front de gauche, la gauche totalise 341 sièges.
Essai transformé pour la gauche. Lors du second tour des législatives, le Parti socialiste (PS) et ses alliés ont obtenu 314 sièges, leur conférant ainsi la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Dans le détail, le Parti socialiste remporte à lui seul 281 sièges, auxquels s'ajoutent 19 sièges pour les divers gauche, 11 sièges pour le Parti radical de gauche (PRG) et 3 sièges pour le Mouvement républicain et citoyen (MRC), ce qui leur confère la majorité absolue dans l'hémicycle, fixée à 289 sièges. Europe Ecologie Les Verts (EELV) engrange 17 sièges et le Front de gauche, 10. Les projets de loi du gouvernement n’auront ainsi pas besoin de l’aval des députés écologistes ou du Front de gauche pour être validés. Cette victoire permet à François Hollande d’envisager son quinquennat plus sereinement.
itPour les écologistes, pari réussi : dimanche soir, ils ont annoncé que le premier groupe de l’histoire de leur mouvement serait formé à l’Assemblée. En ce qui concerne le Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon a demandé, à l’annonce des résultats, que le seuil pour disposer d’un groupe dans l’hémicycle - actuellement fixé à quinze députés - soit abaissé à dix.
"Au Sénat on peut constituer un groupe à dix, donc j'estime qu'à l'Assemblée on devrait pouvoir en faire autant", a déclaré M. Mélenchon sur France 2. "Le résultat de ce système (est) assez absurde, nous serions à 45 (députés) si nous étions à la proportionnelle", a-t-il affirmé.
L'UMP remporte, quant à elle, 188 sièges, le Nouveau Centre 12, le Parti radical de Jean-Louis Borloo 11 et le Modem 2. Absent de l’Assemblée nationale depuis 1998, le Front national s’est octroyé 2 sièges.
Après avoir battu un record au premier tour sur les scrutins législatifs de la Ve République, l’abstention a été encore plus forte au second tour en atteignant plus de 44 %.
Marine Le Pen battue, Marion-Maréchal Le Pen élue
À Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), théâtre de la défaite retentissante de Jean-Luc Mélenchon au premier tour, Marine Le Pen n’a pas remporté la victoire escomptée. Avec 114 voix d’écart, c’est son adversaire socialiste, Philippe Kemel, qui est élu. Face à ce résultat serré, les membres du FN ont demandé le recomptage des bulletins.
Mais dans le Vaucluse, l’heure est à l'euphorie. Marion-Maréchal Le Pen, nièce de Marine Le Pen et petite-fille de Jean-Marie Le Pen, a remporté la triangulaire. À 22 ans, cette étudiante en droit devient la plus jeune députée de l'Histoire de la Cinquième République. Elle retrouvera dans l'hémicycle l'avocat Gilbert Collard, qui y fait aussi son entrée après sa victoire dans le Gard.
Ségolène Royal et François Bayrou essuient de lourds échecs
Ségolène Royal n’a elle pas attendu l’annonce officielle des résultats à 20 heures pour reconnaître sa défaite lors d’un discours à La Rochelle. Le dissident PS vainqueur, Olivier Falorni, qui a recueilli 67% des voix, a, lui, exprimé sa "fierté" après la "victoire de la démocratie" et son intention de siéger avec le groupe socialiste à l’Assemblée. En réponse, la Première secrétaire du PS Martine Aubry a réitéré que le député élu ne serait pas réintégré au sein du parti.
Du côté du Modem, François Bayrou sort battu de son combat dans son fief des Pyrénées-Atlantiques, où il était élu depuis 1986. Un échec auquel il a réagi en déclarant qu’il allait l'"entraîner à changer la forme de son engagement, à prendre le recul qui s'impose quand on n'a pas réussi, au moins momentanément, à convaincre les siens".
La défaite des sarkozystes Claude Guéant et Nadine Morano
itSix semaines après la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, plusieurs anciens ministres ont, à leur tour, été sanctionnés dans les urnes. Dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine, l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant a été mis en échec par le dissident UMP Thierry Solère. Après avoir été piégée par l’imitateur Gérald Dahan lors d’un canular téléphonique, la très sarkoziste Nadine Morano a, elle aussi, du renoncer à son poste de député.
Même constat pour Michèle Alliot-Marie : après plus de 25 ans dans la 6e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, l’ex-ministre s’est inclinée face à la socialiste Sylviane Alaux.
À l’issue d’un duel serré face au PS Olivier Thomas – qui avait reçu le soutien du FN -, l'ancienne porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy Nathalie Kosciusko-Morizet a pour sa part annoncé sa réélection dans la 4e circonscription de l'Essonne. Tout comme Xavier Bertrand, réélu de justesse dans l’Aisne.
Côté majorité présidentielle, sur les 25 ministres candidat aux élections, tous ont été élus. Même la ministre déléguée, Marie-Arlette Carlotti, pourtant en position délicate dans les Bouches-du-Rhône après le premier tour, face à l’UMP Renaud Muselier. Tous conservent donc leur portefeuille ministériel.