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DSK désormais autorisé à parler de l'affaire du Carlton à la presse

Dominique Strauss-Kahn peut désormais s'exprimer devant la presse sur l'affaire dite du Carlton, dans laquelle il est mis en cause pour proxénétisme aggravé en bande organisée. Il reste cependant sous contrôle judiciaire.

AFP - L'ancien directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn a obtenu mercredi la levée de son interdiction d'évoquer l'affaire de proxénétisme dite du Carlton de Lille dans la presse, ses avocat voyant dans cette décision un "premier désaveu juridique".

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai (Nord) a "supprimé l'interdiction d'entrer en contact avec tout organe de presse" à propos de cette affaire, a annoncé le parquet général dans un communiqué.

"Nous sommes très satisfaits que cette atteinte aux libertés fondamentales soit réparée", s'est réjouie Me Frédérique Baulieu, qui défend l'ancien ministre socialiste avec Mes Henri Leclerc et Richard Malka.

M. Strauss-Kahn, mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée, s'était rendu en personne devant les magistrats de la chambre de l'instruction le 23 mai, où le parquet général avait requis la confirmation de son contrôle judiciaire.

Cette décision représente "un premier désaveu juridique et je pense qu'il y en aura d'autres sur le fond" du dossier, a déclaré Me Malka. Il a estimé que "l'on peut et que l'on va peu à peu en revenir à la raison dans ce dossier", "revenir à une analyse juridique stricte".

"J'espère que nous arriverons (...) à démontrer de la même manière que les interprétations qui sont faites ne sont pas les bonnes", a ajouté Me Baulieu.

Au lendemain de la mise en examen de DSK - intervenue le 26 mars - Me Henri Leclerc avait qualifié cette mesure de "vexatoire et inutile", jugeant qu'il n'y avait "pas d'élément à charge" contre son client et que celui-ci aurait dû être entendu en tant que témoin assisté.

"Nous sommes dans l'interdition de parler du dossier dont vous ne cessez de parler", avait-il également déploré, dénonçant une atteinte à "la liberté d'expression" et à "la convention européenne des droits de l'Homme".

Les huit autres mis en examen dans cette affaire sont également soumis à l'interdiction de s'exprimer dans la presse qui touchait DSK, selon une source proche du dossier.

Infirmant partiellement l'ordonnance de placement sous contrôle judiciaire de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), la cour d'appel a en revanche "maintenu l'obligation de fournir un cautionnement de 100.000 euros".

"Enfin, la chambre de l'instruction a précisé les noms des témoins avec lesquels l'interdiction d'entrer en contact est maintenue", selon le parquet général.

Par ailleurs, les avocat de DSK avaient annoncé qu'il demanderaient l'annulation de la mise en examen de leur client, ce qui sera fait dans le délai de six mois dont dispose sa défense, selon Me Malka.

L'audience devant la cour d'appel était intervenue deux jours après l'ouverture par le parquet de Lille d'une enquête préliminaire sur des faits "susceptibles d'être qualifiés de viol en réunion" visant notamment M. Strauss-Kahn qui se seraient déroulés à Washington entre le 15 et le 18 décembre 2010. Elle faisait suite au témoignage d'une escort-girl affirmant avoir subi des actes sexuels non consentis lors d'une partie fine en présence de plusieurs protagonistes du dossier.

Les premières auditions dans le cadre de cette enquête devraient débuter "prochainement", selon une source proche du dossier.