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Virginie Razzano, l'histoire d'une renaissance

Virginie Razzano a signé ce mardi un exploit retentissant en sortant l’Américaine Serena Williams. La Française tient ainsi sa revanche sur la vie : l'an dernier, elle avait quitté Roland-Garros en pleurs, dévastée par le décès de son compagnon.

Pour Virginie Razzano, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Il y a un an, la joueuse française avait quitté Roland-Garros dès le premier tour, en pleurs, dévastée par le décès de Stéphane Vidal, son compagnon et entraîneur, survenu quelques jours plus tôt. En 2012, sur le court central du complexe sportif de la Porte d’Auteuil, la 111e joueuse mondiale s’est offert la plus belle des revanches. Face à l’Américaine Serena Williams, 6e joueuse mondiale, Virginie Razzano a décroché ce qui est sans nul doute la plus belle victoire de sa carrière (4-6, 7-6, 6-3, plus de 3 heures de jeu).

Un succès historique, d’autant que Serena Williams revenait en grande forme et que jamais elle n’avait été battue au premier tour d’un Grand Chelem en 47 participations. En conférence de presse, la Française est revenue en détails sur sa victoire "grandiose et méritée" au terme d’un "match de boxeuses".

Coups d'éclat

"Avec le travail que l'on fait, on ne peut pas avoir que des moins. Même quand on a du pire dans son passé, à un moment ça paye. […] On mange son pain noir mais à un moment donné on mange son pain blanc. Et aujourd'hui, je mange mon pain blanc", a expliqué la joueuse qui affirme être potentiellement "capable de battre n’importe qui".

Une affirmation qui pourrait sembler un brin présomptueuse si Virginie Razzano n’avait pas fait ses preuves par le passé. Si elle n’a jamais intégré le Top 15 à la WTA, elle compte à son palmarès quelques coups d’éclat qui démontrent toute l’étendue d’un potentiel jamais totalement exploité.

En 2007, après six années consécutives de présence dans le Top 100, elle avait remporté le tournoi de Tokyo contre l’ex-numéro un mondial Venus Williams, glanant alors l’un de ses deux trophées remportés sur l’ensemble de sa carrière, une semaine après avoir triomphé à Canton (Chine).

Deux années plus tard, la Nîmoise allait atteindre son meilleur classement, portée notamment par une campagne solide en Grand Chelem (8e de finale à Wimbledon et Roland-Garros, 16e de finale en Australie). Une 16e place au classement de la WTA auréolée de quelques "coups", comme cette victoire sur la Russe Dinara Safina, 2e joueuse mondiale, en février 2009 à Dubaï. Dans la foulée, Virginie Razzano s’offrait aussi le scalp de sa compatriote Vera Zvonareva, elle aussi dans le Top 10 à l’époque.

Le rêve d'un retour dans le Top 100

La Nîmoise créera une nouvelle fois la surprise quelques mois plus tard, en juin, à Eastbourne, en sortant une autre Russe, Elena Dementieva, tête de série numéro un du tournoi et 4e joueuse mondiale.

Depuis 2009, Virginie Razzano avait retrouvé l’anonymat. Pas un titre, pas même une finale sur le circuit. Éclipsée par l’émergence de Marion Bartoli et les fulgurances d’Aravane Rezaï, malmenée au plan personnel par la maladie puis le décès de son compagnon, elle a sombré en 2010 (113e joueuse mondiale) et s’est mollement redressée en 2011 (83e rang au classement WTA).

En passant miraculeusement le premier tour de Roland-Garros, elle s’est offert le droit de rêver à un retour dans le Top 100 d’ici la fin du mois de juin. Un succès sur sa prochaine adversaire, la modeste Américaine Jamie Hampton (90e au classement WTA), lui permettrait de s’en assurer ou presque.