Le sommet consacré à la crise en Guinée-Bissau, qui devait réunir lundi à Conakry des chefs d'État de la Cédéao et de l'Union africaine (UA), a été annulé à la suite de la décision de la junte de mettre en place une transition de deux ans.
AFP - Le sommet sur la crise en Guinée-Bissau, qui devait réunir lundi à Conakry plusieurs chefs d'Etat ouest-africains, a été "annulé" suite à la "grave décision" prise par la junte de mettre en place une transition de deux ans, a-t-on appris de source officielle guinéenne.
"Suite à la grave décision prise par la junte de nommer un président de la République, de mettre en place un Conseil national de transition et de prévoir une transition de deux ans, le médiateur, le président Alpha Condé, a décidé de s'en remettre à la réunion d'Abidjan du 26 avril", a déclaré à l'AFP le ministre guinéen des Affaires étrangères Edouard Nyankoï Lamah.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a convoqué pour jeudi prochain un sommet extraordinaire à Abidjan afin de débattre notamment de la situation en Guinée-Bissau, où l'armée a pris le pouvoir le 12 avril, arrêtant le président intérimaire Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior.
Ce coup d'Etat est survenu entre les deux tours de la présidentielle, dont l'ex-chef de gouvernement, toujours détenu par l'armée, était le grand favori.
En dépit des condamnations de la communauté internationale et de la menace de sanctions, les putschistes ont conclu un accord avec les principaux partis de l'ex-opposition sur une transition "démocratique" devant aboutir à des élections générales dans les deux ans.
Jeudi, la junte et "les partis politiques" ont annoncé dans un communiqué conjoint la nomination du nouveau président de transition, Manuel Serifo Nhamadjo, un dissident de l'ex-parti au pouvoir éliminé au premier tour de scrutin le 18 mars.
M. Nhamadjo a assuré vendredi ne pas avoir été préalablement consulté, ni même informé de sa nomination, sans toutefois la rejeter explicitement.