Quelque 44,5 millions d’électeurs français sont appelés, ce dimanche, à voter pour le premier tour de la présidentielle. Le socialiste François Hollande est donné favori des dix candidats devant le président sortant Nicolas Sarkozy.
Depuis 8 heures ce dimanche matin, quelque 44,5 millions d’électeurs français sont
appelés à choisir parmi dix candidats au premier tour de l’élection présidentielle.
Dans la matinée, François Hollande a voté dans son département à Tulle (Corrèze), Nicolas Sarkozy à Paris, tout comme Jean-Luc Mélenchon. François Bayrou a rempli son devoir de citoyen à Pau (Pyrénées-Atlantiques) et Marine Le Pen sera à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
Selon le ministère de l'Intérieur, le taux de participation pour le premier tour du scrutin présidentiel français était de 28,29 % à midi (heure de Paris). En 2007, il était de 31,21 % à la même heure. Le record d'abstention au premier tour d’une présidentielle avait été enregistré en 2002, avec un taux de 28,40%. Cette donnée avait alors bouleversé le jeu politique, avec l'accès du frontiste Jean-Marie Le Pen au second tour et l'échec du candidat socialiste Lionel Jospin.
Le scrutin 2012 pourrait être marqué par un fort taux d’abstention, confirmant une tendance générale à la baisse de la participation politique, si l’on exclut la présidentielle de 2007 (plus de 85% de participation).
Comme en 2002, le premier tour coïncide avec des congés scolaires dans toute la France, ce qui devrait peser sur la mobilisation, en dépit de la possibilité de voter par procuration. En 2007, 1,2 million de Français y avaient recouru au 1er tour, et 1,4 million au second.
Autre raison qui pourrait expliquer une faible participation : la campagne a peiné à susciter l'enthousiasme en raison d’un climat morose sur fond de croissance économique molle, de chômage record et d'interrogations sur l'avenir de la zone euro. L'abstention pourrait toucher particulièrement les régions marquées par la crise, comme Paris et les zones industrielles confrontées à une montée du chômage, comme la Picardie ou les Ardennes. Traditionnellement, l'abstention bénéficie davantage à la droite, touchant plus l'électorat de gauche, comme les jeunes ou les ouvriers.
Duel Sarkozy-Hollande
Le socialiste François Hollande, 57 ans, est donné favori de ce premier tour devant le président sortant Nicolas Sarkozy, 57 ans. Selon les sondages – publiés avant le 21 avril -, les deux hommes pourraient se retrouver pour le second tour, le 6 mai. Durant toute la campagne, le candidat PS n’a cessé de répéter sa "cohérence" et sa "constance" pour s'opposer au "candidat pochette-surprise" qu'incarnerait selon lui son rival de l'UMP.
François Hollande et Nicolas Sarkozy disposaient de dix points d'avance, voire plus, sur leurs rivaux, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. La candidate du Front national Marine Le Pen oscillait entre 14 et 17 % d'intentions de vote, et Jean-Luc Mélenchon entre 12 % à 15 %. De son côté, François Bayrou est resté constant ces dernières semaines, entre 9,5 % et 11 %.
La fin de la campagne a été marquée par une cote à la hausse pour les petits candidats. Eva Joly remonte parfois jusqu'à 3 %, très loin cependant des espoirs des écologistes. Le gaulliste Nicolas Dupont-Aignan a gagné un peu de terrain, recevant jusqu'à 2 % d’intentions de vote.
"Ne pas communiquer aux médias français"
Les résultats du premier tour seront diffusés à partir de 20 heures (heure française). Les instituts de sondage et les médias hexagonaux ont promis d’éviter tout risque de publication des tendances du scrutin avant la fermeture du dernier bureau de vote. Les neufs principaux instituts (BVA, CSA, Harris interactive, Ifop, Ipsos, LH2, OpinionWay, TNS Sofres et Viavoice) "se sont engagés", "par écrit", "à ne pas communiquer les résultats aux médias étrangers qui ont annoncé leur intention de violer la loi française en donnant des estimations de résultats avant 20 heures.