
À deux jours du premier tour de l'élection présidentielle française, le CAC 40 est retombé à son niveau du 1er janvier 2012. Crise européenne, fébrilité des banques et ralentissement de la croissance chinoise expliquent ce fort repli.
AFP - La Bourse de Paris a effacé tous ses gains depuis le 1er janvier, vendredi peu après l'ouverture de la dernière séance avant le premier tour de l'élection présidentielle, plombée par les doutes persistants sur la crise de la dette en Europe et sur la conjoncture économique mondiale.
Vers 09H30, l'indice CAC 40 est tombé à 3.155,36 points, ce qui correspondait à un recul de 0,14% depuis le début de l'année. Il a depuis grignoté de nouveau quelques points, s'adjugeant à 10H18 0,68% depuis le 1er janvier à 3.181,18 points.
"Ce recul est symbolique et on ne peut pas dire qu'il soit directement lié à l'échéance de dimanche même si l'approche de l'élection amène un tout petit peu plus de nervosité", a commenté Frédérik Ducrozet chez Crédit Agricole.
"L'ensemble des places financières européennes sont concernées", ajoute l'économiste. Madrid a notamment clôturé jeudi à son plus bas niveau en trois ans.
Malgré les milliards d'euros versés par la Banque centrale européenne, les marchés boursiers du Vieux continent connaissent depuis la mi-mars un nouvel accès de fièvre qui ne devrait guère s'estomper tant que l'espoir d'une reprise économique plus solide ne sera pas au rendez-vous en zone euro.
L'Espagne inquiète tout particulièrement. Le programme budgétaire du pays, qui a promis de ramener son déficit public de 8,51% du PIB fin 2011 à 5,3% en 2012 puis 3% en 2013, se complique alors que Madrid a renoué avec la récession.
De l'autre côté de l'Atlantique, la reprise est au rendez-vous avec un taux de chômage qui continue de reculer, mais le secteur de l'immobilier pris dans la crise depuis 2008 peine à repartir. Dans ce contexte encore fragile, la Réserve fédérale américaine continue de prêter à un coût très faible, mais elle a récemment douché les espoirs en faveur de la mise en place d'autres mesures exceptionnelles de soutien à l'économie, ce qui pèse sur les marchés.
Enfin, les pays émergents dont la Chine, longtemps perçus comme un remède aux faiblesses de l'économie européenne, montrent des signes d'essoufflement et contribuent à la morosité ambiante.