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Quand Apple éternue, Wall Street s'enrhume

Pour la première fois de son histoire, la marque à la pomme vient de voir sa valeur boursière perdre près de 60 milliards de dollars en cinq jours. Malgré une forte hausse mardi, cette mauvaise passe a mis Wall Street en émoi.

Retour à la normale... ou presque. L’action Apple a gagné, mardi 17 avril, 5,10 % à Wall Street pour terminer la journée au-dessus des 600 dollars, confirmant ainsi que le géant de l’électronique était bel et bien l’entreprise qui valait le plus cher sur la place boursière américaine (devant le pétrolier Exxon). Mais ce rebond fait suite à un passage à vide inédit pour la marque à la pomme qui a suscité un début de panique dans le landerneau financier.

L’inventeur des iPod, iPhone et iPad qui se vendent par millions dans le monde vient en effet de connaître cinq jours successifs de baisse au Nasdaq, l'indice boursier des nouvelles technologies. Une chute de 9,9 % entre le 10 et le 17 avril qui a fait plonger l’action d’Apple de 644 dollars à 580,13 dollars. Cette baisse équivaut à une perte de près de 60 milliards de dollars en cinq jours, soit l’équivalent de la valeur boursière du géant de l’informatique Hewlett-Packard et aussi de l’estimation actuelle de ce que vaudrait Facebook lors de son arrivée à Wall Street prévue au début de mai. La marque n’avait connu pareille déconvenue depuis plus d’un an, pas même au lendemain de la mort de Steve Jobs, fondateur d’Apple, le 5 octobre 2011.

Au-delà de l’impact sur le roi des smartphones et tablettes, ce plongeon a donné des sueurs froides à tous les traders de la place new-yorkaise. Le poids boursier du géant de Cupertino fait que sa mauvaise passe a menacé d’entraîner l'ensemble du Nasdaq dans sa chute. L'indice était en baisse de près de 1% lundi alors qu’il aurait progressé de 1% sans la mauvaise performance d’Apple. “Jusqu’à présent l’influence d’Apple sur la Bourse n’avait été que positive, mais cette chute rappelle à quel point la dépendance du Nasdaq à une seule entreprise peut aussi être négative”, a rappelé Cnet, un site spécialisé dans les nouvelles technologies.

Douche froide

Ce qui a surtout décontenancé investisseurs et analystes financiers, c’est l’apparente irrationalité de cette série noire pour le chevalier blanc du Nasdaq. “Apple n’a rien fait de stupide ces derniers temps et aucun concurrent n’a annoncé quelque chose qui pourrait faire de l’ombre aux succès commerciaux d’Apple”, souligne au "Wall Street Journal" Susan McNeice, une investisseur et actionnaire d’Apple.

Mais au fil des jours de baisse, les sites spécialisés ont identifié une série de raisons possibles. La plus évidente est la publication, le 9 avril, d'une note rédigée par Walter Piercy, un influent investisseur américain qui suit le cours Apple depuis plus de huit ans. Faisant fi des prédictions annonçant, pour l'année à venir, une action au-dessus des 1 000 dollars, l'analyste boursier y recommande de ne plus miser sur la marque à la pomme. Un conseil que nombre d'investisseurs ont fini par suivre...

D’autres raisons ont également été avancées comme le désir d’actionnaires de s’assurer un beau profit en vendant peu avant l'annonce, le 24 avril, de résultats financiers trimestriels que l'ont dit moins reluisants que l'an passé. Enfin, certains invoquent simplement un ralentissement naturel puisque, comme le rappelle le "Wall Street Journal", depuis 2009, la valeur de l’action d’Apple a été multipliée par six.