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Les gardes à vue de deux individus soupçonnés d'être liés à la série de quatre meurtres commis dans l'Essonne entre novembre 2011 et avril 2012 avec la même arme ont été prolongées de 24 heures, ce dimanche.

AFP - Deux hommes, dont un considéré comme "un suspect très sérieux" dans l'enquête sur une série de meurtres commis depuis novembre dans l'Essonne, ont vu dimanche leur garde à vue prolongée de 24 heures, un autre suspect étant déjà mis en examen depuis décembre pour le premier homicide.

Dans cette enquête hors normes mobilisant des centaines de policiers, le SRPJ de Versailles tente d'identifier le ou les auteurs de quatre homicides, sans lien apparent mais commis avec la même arme dans un rayon de dix km dans l'Essonne, en novembre 2011, février, mars et avril 2012.

Les gardes à vue, qui ont débuté samedi après-midi à Versailles, ont été prolongées dimanche de 24 heures supplémentaires, a indiqué une source judiciaire, précisant que les enquêteurs travaillent sur commission rogatoire de deux juges d'instruction d'Evry.

Le premier gardé à vue, qualifié par le ministère de l'Intérieur de "suspect très sérieux" est un "Antillais" trentenaire "connu pour des violences" et "psychologiquement très fragile", selon des sources proches de l'enquête. Il a été arrêté "grâce au signalement de la moto" qui aurait servi lors de certains homicides, a précisé la Place Beauvau.

Le suspect N°1 a été interpellé samedi entre le domicile de ses parents à Ris-Orangis (Essonne) et le petit immeuble qu'il habite dans la commune mitoyenne de Draveil, où une seconde perquisition, en sa présence, a eu lieu dimanche.

"Je le voyais toujours seul, il avait un regard un peu bizarre", a témoigné auprès de l'AFP Mamadou Diakité. "Je le voyais parfois en vélo, dans sa voiturette sans permis, mais jamais en moto", a-t-il assuré. "On m'avait dit de me méfier de lui car il aurait des armes, mais je ne l'ai jamais vu avec une arme", a encore dit le gardien.

Un deuxième homme a été appréhendé samedi à Paris, mais aurait été victime, selon Le Parisien, d'une usurpation d'identité.

La police a également mis la main sur une moto ressemblant en tous points à celle qu'elle recherchait dans le cadre d'un appel à témoins: une Suzuki modèle GSX-R de couleur bleue et blanche avec le R rouge, passage de roue arrière blanc et garde-boue blanc, coque arrière et capot de selle blancs, deux feux incrustés dans le passage de roue, pot et bulle de couleur noire.

En revanche, aucune arme n'a été retrouvée, sachant que le même pistolet a tué à quatre reprises.

La dernière victime, Nadjia Boudjemia-Lahcene, mère de famille de 48 ans, avait été tuée dans le hall de son immeuble de la cité de la Grande-Borne à Grigny par un tireur qui avait pris la fuite à moto.

Une moto avait également été utilisée le 27 novembre 2011 lors du premier meurtre: Nathalie Davids, employée de laboratoire de 35 ans, avait été retrouvée criblée de sept balles d'un pistolet semi-automatique de calibre 7,65 mm, dans le parking de sa résidence de Juvisy-sur-Orge.

Pour cet homicide, un homme de 46 ans, Michel Courtois, qui entretenait avec Nathalie Davids une "relation affective, amoureuse" selon le parquet d'Evry, avait été mis en examen et écroué en décembre. Il était passé aux aveux, avant de se rétracter. Il est en grève de la faim depuis mardi selon son avocate Nadine Meydiot.

Alors que M. Courtois était déjà en prison, c'est Jean-Yves Bonnerue, 52 ans, voisin de la première victime Nathalie Davids, qui était abattu le 22 février, d'une seule balle tirée par la même arme et dans le même parking de Juvisy. Les troisième et quatrième victimes, Marcel Brunetto, 81 ans, et Nadjia Boudjemia-Lahcene, ont été également tuées d'une unique balle dans la tête, le 17 mars à Ris-Orangis et le 5 avril à Grigny.

Mais rien ne semble relier ces deux dernières victimes aux deux premières.

Les meurtres ont-ils été commis par un tueur en série? Commandités par Michel Courtois dans l'espoir d'être innocenté? Aucune piste n'est exclue par les enquêteurs, sauf celle du terrorisme, avait précisé le parquet d'Evry.