logo

Dix nouvelles interpellations dans les milieux islamistes radicaux

Dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet antiterroriste de Paris, dix personnes ont été interpellées mercredi matin lors d'un nouveau coup de filet réalisé dans les milieux islamistes radicaux dans plusieurs villes de France.

En ce mercredi 4 avril, une nouvelle opération de la police dans les milieux islamistes radicaux à travers la France a mené à l'interpellation de dix personnes, selon des sources policières. Les forces de l’ordre sont notamment intervenues à Roubaix et dans les quartiers nord de Marseille, ont constaté des journalistes de l'AFP. D'autres interventions étaient également en cours à Carpentras, Valence, Pau et dans le Lot-et-Garonne, selon les mêmes sources.

Cette opération se déroule dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet antiterroriste de Paris, confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qui vise des individus susceptibles de s'être rendus dans la zone pakistano-afghane.

Celle-ci n’est pas liée à l’enquête qui a conduit le 30 mars à l’interpellation et à la mise en garde à vue de dix-sept islamistes. Le 4 avril, treize d’entre eux ont été mis en examen pour détention d'armes et association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. Parmi ces treize personnes, neuf, dont Mohamed Achamlane, le leader du groupe salafiste Forzane Alizza ("Les cavaliers de la fierté"), ont été écrouées. Les quatre autres ont été placées sous contrôle judiciaire. Tous les prévenus encourent tous une peine de 10 ans de prison.

La semaine passée, les interpellations conduites par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et la section antiterroriste (SAT) de la police judiciaire parisienne avaient permis la saisie d'une vingtaine d'armes de première et quatrième catégories, dont des kalachnikovs "démilitarisées" - temporairement neutralisées -, a expliqué le procureur de Paris, François Molins, lors d'une conférence de Presse, mardi 3 avril.

Le magistrat avait précisé que le parquet était en possession d'éléments accréditant la thèse de la préparation d'au moins un attentat contre un juge d'instruction. Une accusation démentie dès le vendredi par l'avocat de Mohamed Achamlane, leader de Forsane Alizza. Dans une interview au quotidien régional Presse-Océan, il avait réfuté "toute intention terrorriste".

"Je ne connais pas de terroristes aussi stupides"

"Certaines cibles institutionnelles étaient potentiellement visées, avait développé François Molins. Ainsi, d'après certaines déclarations faites au cours des gardes à vue, avait été évoqué, au cours d'une réunion tenue à Lyon en septembre 2011, un projet d'enlèvement d'un magistrat lyonnais avec lequel avait eu maille à partir l'un des membres de la cellule lyonnaise."

Il avait également indiqué que des vidéos postées sur Internet présentaient des membres du groupe annonçant un passage à l'acte et notamment évoqué l'existence d'une vidéo postée en décembre sur le site web de Forsane Alizza. Ses membres y menaçaient la France d'une guerre si Paris ne retirait pas ses forces armées déployées dans des territoires à majorité musulmane.

Philippe Missamou, l'un des avocats d'Achamlane, avait répondu à ces accusations au micro de FRANCE 24 : "Les armes qui ont été trouvées à son domicile sont inactives, donc inutilisables, neutralisées. Comment pouvez-vous imaginer un seul instant que des gens qui envisageraient d'enlever des personnalités aussi importantes qu'un magistrat, que des journalistes, puissent faire état de leur projet en public ? En tous cas, je ne connais pas de terroristes aussi stupides."

Entraînement physique et endoctrinement

Ce n'est pas la première fois que le groupe Forsane Alizza est visé par les autorités françaises. En février dernier, la cellule islamiste radicale, fondée en 2010 et particulièrement active sur le web, avait été dissoute par le ministère de l'Intérieur.

Au début du mois de mars, une information judiciaire avait été ouverte pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de terrorisme.

Le groupuscule, qui était placé sous surveillance depuis octobre 2011, organisait des entraînements physiques dans les parcs et forêts de la région parisienne, avait poursuivi François Molins. Il avait également expliqué que les membres et sympathisants de Forsane Alizza étaient soumis à un endoctrinement idéologique qui visait à conduire le djihad en France.

Le magistrat avait, par ailleurs, écarté tout éventualité d'un lien entre cette affaire et l'affaire Merah, du nom de l'auteur des tueries de Toulouse et de Montauban abattu le 22 mars dernier.