
Un colis piégé a explosé tôt ce mercredi matin devant l'ambassade d'Indonésie dans le XVIe arrondissement de Paris, sans faire de blessé mais occasionnant d'importants dégâts matériels. L'acte terroriste n'a pas été revendiqué.
AFP - Une bombe artisanale, découverte in extremis par un employé, a explosé mercredi à l'aube devant l'ambassade d'Indonésie, à Paris (XVIe), déjà visée il y a huit ans par un attentat, sans faire de blessé, mais occasionnant d'importants dégâts.
"C'est un petit miracle qu'il n'y ait pas eu de victime", a confié un responsable policier après cet attentat a priori sans aucun lien avec les tueries de Toulouse et Montauban.
Les policiers ont été prévenus mercredi matin par un employé qui s'occupait des poubelles et qui a aperçu un sac déposé sous la fenêtre de l'ambassade.
"Il a regardé à l'intérieur, l'a ouvert, et a cru reconnaître un engin explosif puisqu'il a vu une bombonne avec des fils. Il a lâché le sac, il est parti et il a appelé la police. L'engin a explosé à ce moment-là", a relaté le directeur de cabinet du préfet de police de Paris, Jean-Louis Fiamenghi, qui se trouvait sur place mercredi matin en compagnie du préfet Michel Gaudin.
L'engin, contenant des boulons et de la mitraille, a explosé à 05H11, a-t-on précisé de source judiciaire. Les policiers sont arrivés très rapidement sur les lieux après avoir été prévenus.
"Il n'y a pas de blessé mais des personnes commotionnées dans les appartements mitoyens. Deux véhicules ont brûlé et toutes les vitres ont été soufflées sur un rayon de 50 mètres", a précisé M. Fiamenghi.
La bombe, qui aurait pu contenir "plusieurs kilos d'explosifs" selon M. Fiamenghi, a explosé à l'angle des rues Cortambert et Nicolo, dans le XVIe arrondissement de Paris, "à une heure où peu de gens se trouvent dans la rue", a expliqué une source proche de l'enquête.
Un attentat similaire en 2004, jamais élucidé
Les vitres de l'ambassade, un hôtel particulier du XIXe siècle, qui s'élève sur quatre étages, ont volé en éclats, a constaté un journaliste de l'AFP. D'importants effectifs de police étaient engagés avec des pompiers et bloquaient tous les accès à la rue.
Des services de déminage étaient également sur les lieux, ainsi que des équipes du laboratoire central de la préfecture de police.
"J'ai entendu la déflagration ce matin. C'était très impressionnant, a raconté à l'AFP un riverain souhaitant garder l'anonymat. Mon frère et une amie qui habitent non loin l'ont entendue également. On a cru que c'était la guerre. Je suis allé à la fenêtre et j'ai vu des flammes".
Aucun message de revendication n'a été trouvé sur les lieux.
"Nous sommes bien évidemment profondément inquiets après l'explosion ce matin... Heureusement, personne n'a été blessé", a réagi à Jakarta le ministre indonésien des Affaires étrangères, Marty Natalegawa. "Nous cherchons toujours à établir s'il s'agissait d'une bombe, si ce sont nos intérêts qui étaient pris pour cible", a-t-il déclaré à la presse.
La section antiterroriste de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été saisie. Les images des caméras de vidéo-surveillance autour de l'ambassade devraient être exploitées, a-t-on indiqué de sources concordantes.
"Nous n'écartons aucune piste, nous n'en sommes qu'au tout début de l'enquête, toutes les hypothèses sont à étudier", a expliqué une source proche du dossier.
En 2004, une bombe artisanale de forte intensité avait explosé devant cette ambassade d'Indonésie, occasionnant quelques blessés légers dus à l'onde de choc de l'explosion. Cette affaire, qui avait été confiée à l'époque au juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, n'a jamais été résolue, a-t-on indiqué de source judiciaire.
"Cette affaire va forcément ressortir pour les besoins de l'enquête", a confié un enquêteur.