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L'Assemblée fédérale a élu ce dimanche à une écrasante majorité l'ex-pasteur est-allemand Joachim Gauck à la présidence de la République, un poste essentiellement honorifique. À 72 ans, il succède à Christian Wulff, démissionnaire en février.

AFP - L'ancien pasteur est-allemand Joachim Gauck a été triomphalement élu dimanche président de l'Allemagne, face à sa seule concurrente, la "chasseuse de nazis" Beate Klarsfeld, a annoncé le président du Bundestag, Norbert Lammert.

Cet homme de 72 ans, sans étiquette politique, a obtenu 991 voix sur 1.232 suffrages exprimés au sein de l'Assemblée fédérale chargée d'élire un président de la République. Le titulaire de ce poste essentiellement honorifique exerce surtout une autorité morale dans le pays.

"J'accepte ce vote", a déclaré solennellement M. Gauck devant l'Assemblée fédérale, quelques minutes après l'annonce des résultats.

"Quel beau dimanche!", s'est-il exclamé, rappelant qu'il y a 22 ans jour pour jour avaient eu lieu les premières et dernières élections libres de RDA, quelques mois avant la Réunification allemande du 3 octobre 1990. "Je n'oublierai jamais ces élections. Jamais!", a-t-il dit, visiblement ému.

"Vous avez élu un président qui ne peut pas penser sans l'idée de liberté" en lui, a-t-il ajouté.

L'Assemblée fédérale rassemble les 620 députés du Bundestag ainsi que des représentants des Etats régionaux.

M. Gauck, qui s'était engagé en faveur des libertés à la fin de la dictature communiste est-allemande, a été élu dès le premier tour de scrutin.

Sa désignation ne faisait pas de doutes dans la mesure où tous les partis de la majorité et de l'opposition, à l'exception de la Gauche radicale, die Linke, s'étaient mis d'accord pour soutenir sa candidature.

Die Linke, qui réunit notamment des nostalgiques de la RDA, lui avait préféré Beate Klarsfeld, qui a fait de la chasse aux nazis le moteur de sa vie.

Ce scrutin présidentiel anticipé était nécessaire suite à la démission du conservateur Christian Wulff après seulement 20 mois de mandat. M. Wulff s'était retrouvé au centre d'une affaire de corruption présumée qui a fait grand bruit et a terni l'image du poste.

Joachim Gauck avait supervisé pendant dix ans après la chute du mur les archives de la Stasi, la police politique est-allemande, qui possédait des millions de dossiers sur les citoyens de RDA.