Au lendemain d'un attentat qui a fait sept morts dans une église, trois chrétiens ont été tués lors d'une nouvelle attaque lundi près de la ville de Jos, dans le centre du pays, une région devenue une cible pour les islamistes.
AFP - Trois chrétiens ont été tués et deux autres blessés dans une nouvelle attaque qui a frappé les chrétiens dans un village proche de la ville de Jos, dans le centre du Nigeria, au lendemain d'un attentat qui a fait onze morts contre une église, a rapporté lundi un responsable.
"Des hommes armés non identifiés ont tué trois personnes et en ont blessé deux autres, tous des chrétiens, dans le village de Chugwi administré par le gouvernement local du sud de Jos", a indiqué à l'AFP Pam Ayuba, le porte-parole de cet Etat de la région centrale du Nigeria.
"Nous soupçonnons des gardiens de troupeaux d'être les assaillants. Ils ont emporté les téléphones des victimes et ont appelé leurs proches pour leur dire qu'ils étaient responsables de leurs meurtres", a-t-il ajouté depuis le lieu de l'attaque.
Selon M.Ayuba qui est lui-même né dans ce village de chrétiens, les victimes revenaient d'un lieu de vacances, quand "ils ont été attaqué et tués". Aucune arrestation n'a été effectuée jusqu à présent, a indiqué M. Ayuba.
Un kamikaze a fait exploser son véhicule dimanche devant la porte d'une église catholique de la ville de Jos, tuant sept personnes qui assistaient à la messe, ainsi que le kamikaze. Trois autres personnes ont péri dans la panique qui a suivi l'attaque, selon une source officielle.
Le 26 février, le mouvement islamiste nigérian Boko Haram avait revendiqué un attentat-suicide contre une église de Jos, qui avait fait au moins trois morts, et en avait annoncé d'autres.
"Nous avons attaqué simplement parce que c'est une église, et nous pouvons décider d'attaquer n'importe quelle église. Nous ne faisons que commencer", a déclaré un "porte-parole" du groupe, Abul Qaqa, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes à Maiduguri (nord-est).
"Nous avons mené cette attaque à Jos qui entre dans le cadre de notre détermination à venger les assassinats de musulmans ces dix dernières années", a averti le "porte-parole" de Boko Haram.
Un spectaculaire attentat revendiqué par ce mouvement avait fait 44 morts le matin de Noël dans une église catholique près d'Abuja, la capitale fédérale nigériane.
Début février, une explosion près d'une église de la banlieue d'Abuja a également fait plusieurs blessés.
Les attentats se multiplient dans le centre du Nigeria, à la jonction entre le nord déshérité et majoritairement musulman, et le sud, où se trouve le pétrole, et qui est, lui, à dominante chrétienne.
Le groupe islamiste Boko Haram a revendiqué une série d'attaques meurtrières ces derniers mois, essentiellement dans le nord du Nigeria.
Les actes de violence imputés à Boko Haram ont fait près de 1.000 morts depuis 2009, dont plus de 300 cette année, selon des chiffres de l'AFP et de groupes de défense des droits de l'homme.