Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, a annoncé sur l'antenne de FRANCE 24 que les journalistes Édith Bouvier et William Daniels, aujourd'hui en sécurité à Beyrouth, seront rapatriés à Paris dans la soirée.
La journaliste française Edith Bouvier, gravement blessée à la jambe dans un bombardement le 22 février à Homs et qui était bloquée depuis dans la ville assiégée du centre de la Syrie, doit arriver à Paris "en début de soirée", a annoncé sur l'antenne de FRANCE 24 le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. La jeune femme, tout comme le photojournaliste français William Daniels qui a également pu quitter la Syrie après plusieurs jours d’imbroglio, est actuellement en sécurité au Liban, en observation à l’hôpital Hôtel-Dieu de France à Beyrouth. Un avion médicalisé français est attendu en milieu de journée dans la capitale libanaise pour les rapatrier.
"Le moral est bon"
Malgré une fracture à la jambe, Edith Bouvier paraît soulagée d’avoir pu gagner le Liban : on peut la voir sourire sur des photos que s’est procurées FRANCE 24. "Le moral est bon, notre ambassadeur l’a rencontrée à l’hôpital", a précisé Bernard Valero, ajoutant que la journaliste était cependant "fatiguée". "Sa blessure à la jambe est sérieuse, mais d’après les médecins qui l’ont auscultée, elle a été bien soignée", a-t-il précisé.
Plusieurs fois reportée, son exfiltration de Syrie a eu lieu jeudi 1er mars via le nord du Liban. "Ils ont été pris en charge à la frontière libanaise par un détachement de notre ambassade ainsi qu’un médecin libanais", a détaillé le porte-parole du Quai d’Orsay sur l’antenne de FRANCE 24, ajoutant qu’elle allait être "accueillie dans une structure médicale dès son arrivée à Paris".
Le président français Nicolas Sarkozy avait indiqué jeudi soir, lors d'un bref point presse en marge du sommet européen de Bruxelles, avoir pu s’entretenir au téléphone avec les deux reporters.
Journaliste indépendante en mission pour le quotidien "Le Figaro" en Syrie, Edith Bouvier, 31 ans, a été blessée dans le bombardement du QG de presse de Homs qui a coûté la vie à Marie Colvin, grand reporter au "Sunday Times", et au Français Rémi Ochlik, photographe de l’agence IP3. La semaine dernière, sur une vidéo dans laquelle elle demandait son exfiltration d’urgence, Edith Bouvier était apparue allongée sur un lit, les traits tirés.
Étienne Mougeotte, directeur de la rédaction du "Figaro", a rendu hommage à son courage et s’est dit soulagé : "C'est un immense soulagement après des jours très difficiles", s'est-il réjoui, saluant "la forte mobilisation à tous les niveaux de l'Etat".
itUne première tentative d'évacuation ratée
Une opération d’évacuation des journalistes avait déjà été tentée dans la nuit de 27 au 28 février, mais elle s’était soldée par un échec. Pris en embuscade par l’armée syrienne, le convoi composé d’opposants syriens de l’Armée syrienne libre (ASL) et de l’ONG Avaaz avait finalement dû faire demi-tour. Seul le photographe britannique Paul Conroy était parvenu à rejoindre le Liban, suivi le 29 février du journaliste espagnol d’"El Mundo" Javier Espinosa.
La ville de Homs, pilonnée sans relâche depuis 27 jours, est désormais sous le contrôle de l’armée régulière syrienne.