
Un navire de la flottille humanitaire à destination de Gaza près de la petite île de Koufonisi, au sud de la Crète (Grèce), le 26 septembre 2025. © Eleftherios Elis, AFP
La marine italienne cessera de suivre la flottille internationale qui tente d'acheminer de l'aide à Gaza dès qu'elle se trouvera à moins de 150 milles nautiques (278 km) des côtes, a déclaré mardi 30 septembre le ministère italien de la Défense.
Plusieurs flottilles ont rejoint la flottille principale, la Global Sumud Flotilla, partie de Barcelone et dont l'objectif est de briser le blocus naval israélien de la bande de Gaza et livrer de l'aide à la population palestinienne.
La flottille devrait rejoindre dans la nuit la zone interdite par Israël, à environ 150 milles nautiques de la côte. Ce convoi est composé de plus de 40 bateaux civils transportant des parlementaires, des avocats et des militants, dont la Suédoise Greta Thunberg.
Une fois qu'il aura atteint la limite des 150 milles nautiques, la frégate italienne qui l'accompagne s'arrêtera, "comme cela a été communiqué à plusieurs reprises ces derniers jours", a déclaré le ministère dans un communiqué.
Le navire émettra deux avertissements aux militants, le deuxième et dernier étant prévu vers minuit GMT, lorsque la flottille devrait se trouver à la distance indiquée, a ajouté le communiqué.
L'Italie ne veut pas d'"incident diplomatique" avec Israël
Plus tôt mardi, une porte-parole italienne de la flottille, Maria Elena Delia, a déclaré que les militants avaient été informés de l'intention du gouvernement de faire rebrousser chemin au navire de la marine afin d'éviter un "incident diplomatique" avec Israël. Elle a ajouté que la flottille n'avait pas l'intention de tenir compte des avertissements de l'Italie lui enjoignant de ne pas s'approcher des côtes.
L'Italie et l'Espagne avaient déployé des navires de guerre la semaine dernière pour aider la flottille, après que celle-ci avait été attaquée par des drones équipés de grenades assourdissantes dans les eaux internationales au large de la Grèce.
Maria Elena Delia a déclaré que les militants se préparaient à une nouvelle attaque dans les heures à venir. "Israël va probablement nous attaquer cette nuit, car tout semble indiquer que cela va se produire", a-t-elle affirmé dans une vidéo publiée sur Instagram.
L'État hébreu n'a toujours pas répondu aux accusations de la flottille selon lesquelles il serait à l'origine des attaques de la semaine dernière, mais il s'est engagé à utiliser tous les moyens nécessaires pour empêcher les bateaux d'atteindre Gaza, arguant que son blocus est légal dans le cadre de sa guerre contre les militants du Hamas.
La flottille devrait s'arrêter, dit Giorgia Meloni
La cheffe du gouvernement italien ultraconservateur Giorgia Meloni a quant à elle estimé, mardi, que la flottille devrait s'arrêter pour permettre un éventuel accord entre les belligérants, qui repose sur un "équilibre fragile".
"Le plan de paix pour le Moyen-Orient proposé par le président américain Donald Trump offre finalement un espoir d'accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de la population civile palestinienne et stabiliser la région", a écrit Giorgia Meloni dans un communiqué. "Cet espoir repose sur un équilibre fragile que de nombreuses personnes seraient heureuses de faire sauter", a-t-elle jugé.
"Je crains justement que la tentative de la flottille de forcer le blocus naval israélien puisse servir de prétexte", a poursuivi la dirigeante, très proche du point de vue idéologique de Donald Trump.
"Pour cette raison aussi, je pense que la flottille devrait s'arrêter maintenant et accepter une des diverses propositions avancées pour le transfert, en sécurité, de l'aide", ajoute Giorgia Meloni.
"Tout autre choix risque de se transformer en prétexte pour empêcher la paix, alimenter le conflit et toucher ainsi surtout cette population de Gaza à laquelle on dit vouloir porter de l'aide", a conclu la cheffe du gouvernement italien.
Avec AFP et Reuters