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En Bulgarie, le Premier ministre Rossen Jeliazkov démissionne face à la crise budgétaire
Le Premier ministre bulgare Rossen Jeliazkov a annoncé jeudi la démission de son gouvernement, au lendemain d'une nouvelle manifestation de masse pour dénoncer la politique économique et la corruption dans l'appareil de l'tat.
Le Premier ministre bulgare Rossen Jeliazkov s'adresse aux médias avant d'annoncer la démission de son gouvernement, à Sofia, en Bulgarie, le 11 décembre 2025. © Stoyan Nenov, Reuters

Après des semaines de manifestations, il a finalement jeté l'éponge. Englué dans une crise budgétaire, le Premier ministre bulgare Rossen Jeliazkov a annoncé sa démission, jeudi 11 décembre.

"Je vous informe (...) que le gouvernement démissionne aujourd'hui", a déclaré Rossen Jeliazkov lors d'une conférence de presse, à trois semaines de l'entrée de son pays dans la zone euro.

Rossen Jeliazkov a fait son annonce lors d'une allocution télévisée quelques minutes avant que le Parlement ne se prononce sur une motion de censure contre son gouvernement.

Le président bulgare avait demandé à son Premier ministre de démissionner la semaine dernière, alors que la Bulgarie fait face depuis plusieurs semaines à des rassemblements massifs de manifestants s'indignant de la hausse prévue des impôts pour financer l'augmentation des dépenses.

À (re)voir Feu vert de l'Union européenne : la Bulgarie rejoint la zone euro le 1er janvier 2026

"La corruption est partout"

À la veille de sa démission, des dizaines de milliers de manifestants avaient à nouveau réclamé le départ du gouvernement bulgare. Pour la troisième fois en trois semaines, ils s'étaient réunis sur la place de l'Indépendance, devant le Parlement, à Sofia, scandant "Démission !" et brandissant des pancartes proclamant "J'en ai marre !" ou "Dégagez".

"Je suis ici parce que la corruption est partout. La situation est intolérable. Une grande partie de mes amis ne vivent plus en Bulgarie et ne reviendront pas", a déclaré Gergana Gelkova, 24 ans, employée de commerce, ajoutant qu'"il faut que les parasites quittent le pouvoir".

La vague de mécontentement, marquée par une participation importante de jeunes, a démarré fin novembre, lorsque le gouvernement a tenté de faire adopter en procédure accélérée le budget 2026, le premier libellé en euros alors que le pays va adopter la monnaie européenne à partir du 1er janvier prochain.

Sous la pression de la rue, le gouvernement a retiré le 3 décembre son projet de budget, qui prévoyait la hausse de certains impôts et cotisations sociales. Autant de hausses destinées à dissimuler des détournements de fonds, affirment les manifestants et l'opposition.

Un nouveau projet de budget a été présenté au Parlement en début de semaine, sans réussir à calmer la colère.

La crise budgétaire en Bulgarie témoigne de l'instabilité politique à laquelle ce pays des Balkans fait face, sept élections ayant été organisées au cours des quatre dernières années après l'effondrement des coalitions au pouvoir.

Les dernières élections se sont tenues en octobre 2024, mais le Parlement n'a approuvé le cabinet de Rossen Jeliazkov qu'en janvier, après des mois de négociations.

Avec AFP et Reuters