En visite à Londres mercredi pour plaider en faveur d'une régulation des marchés, François Hollande a reçu un accueil assez tiède de la part du "Times" et du "Daily Telegraph" deux quotidiens sceptiques face à son programme économique.
AFP - La presse britannique commente jeudi avec réserve le déplacement la veille à Londres de François Hollande, le candidat socialiste à la présidentielle française.
Le Daily Telegraph (conservateur) juge que François Hollande mercredi s'est lancé dans la bataille contre la finance au coeur même de la City.
The Times (centre droit), soulignant les tentatives de M. Hollande de juguler le secteur financier, juge que "le candidat socialiste a émergé du tunnel sous la Manche avec pour mission de rénover son image comme étant la terreur des marchés".
En revanche, le Guardian (centre gauche) lui réserve un accueil plus favorable en le qualifiant de "visiteur bienvenu" qui, selon le quotidien, ferait un meilleur candidat que l'actuel président Nicolas Sarkozy.
Evoquant la rencontre entre François Hollande et Ed Milliband, le chef de l'opposition travailliste, le quotidien écrit: "les deux hommes n'ont pu se parler seulement que par l'intermédiaire d'un interprète quand ils se sont rencontrés mercredi, mais Ed Miliband a beaucoup de choses à apprendre de Hollande, qui est plus charismatique, un meilleur orateur, et a plus d'expérience dans le contrôle d'un parti indiscipliné".
Pour The Independent (centre gauche), "il pourrait ne pas tout à fait avoir l'allure d'un président, mais son intervention auprès des expatriés français a été éloquent et émouvant. Qui sait ? Il pourrait même gagner", ajoute le journal.
Enfin, le Financial Times, quotidien des milieux d'affaires, qualifie de "mesure hardie" la proposition fiscale choc d'instaurer un taux d'imposition de 75%. "Il sera peut-être un innovateur, replaçant le débat sur l'impostion avant l'ère pré-Thatcher," suggère le journal "ou peut-être, la France restera une anomalie - et même des Français plus riches iront habiter Londres ou Genève.