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L'américain General Motors prend 7 % du capital de PSA Peugeot Citroën

L'américain General Motors et le français PSA Peugeot Citroën ont annoncé que le premier acquiert 7% du capital second et en devient ainsi le deuxième actionnaire. Avec cette opération, le capital de PSA est augmenté d'un milliard d'euros.

REUTERS - PSA Peugeot Citroën a dévoilé mercredi son alliance stratégique avec l'américain General Motors qui verra ce dernier entrer à son capital à hauteur de 7%, devenant ainsi son deuxième actionnaire.

Officialisé huit jours après les premières informations sur un possible rapprochement stratégique, cet accord vise à améliorer la compétitivité de chacun de deux constructeurs
automobiles en Europe, un marché affaibli par la crise économique et les surcapacités.

L'alliance PSA-GM, la deuxième nouée par un acteur français du secteur après celle entre Renault et le japonais Nissan, portera dans un premier temps sur la mutualisation des achats et un partage de plates-formes de production et de composants, avec pour objectif des économies annuelles de deux milliards de dollars (1,5 milliard d'euros) d'ici cinq ans.

GM, que la crise financière de 2008 et la récession avaient contraint au dépôt de bilan et à un renflouement par l'Etat américain, a expliqué que les synergies seraient partagées à égalité entre les deux groupes et qu'elles pourraient dépasser à terme l'objectif de deux milliards de dollars.

Parallèlement, PSA prévoit de procéder dans les prochains mois à une augmentation de capital d'environ un milliard d'euros, à laquelle participeront en concertation General Motors et la famille Peugeot, premier actionnaire du groupe.

FFP, principale holding de la famille, a précisé qu'elle souscrirait à l'opération à hauteur de 50% de ses droits et céderait le solde à GM.

La holding investira de l'ordre de 150 millions d'euros dans cette augmentation de capital, à l'issue de laquelle la famille Peugeot restera le premier actionnaire de PSA. Elle en détient aujourd'hui 30,3% des actions.

Sur le plan industriel, les deux groupes prévoient de créer une coentreprise d'achat de produits et de services à l'échelle mondiale, qui regroupera un volume combiné de 125 milliards de dollars (93 milliards d'euros environ).

"Chacune des deux entreprises continuera à commercialiser ses voitures de façon indépendante et concurrentielle", souligne toutefois PSA dans son communiqué.

Les deux groupes partageront donc certaines plates-formes, modules et composants pour réduire leurs coûts de développement et "gagner en efficacité", expliquent-ils.

L'emploi suscite l'inquiétude

Cette démarche concernera initialement les petites et moyennes voitures de tourisme, les monospaces et les "crossovers". Par la suite, les deux groupes prévoient de développer ensemble une nouvelle plate-forme.

"Les premiers véhicules issus d'une plate-forme commune seront commercialisés à partir de 2016", ajoute PSA.

"Cette alliance est un moment clé passionnant pour nos deux groupes", déclare le président du directoire du groupe français Philippe Varin, assurant que "toute l'entreprise est mobilisée pour tirer, rapidement, le plein bénéfice de cette alliance".

Evoquée depuis le début de la semaine dernière, la perspective d'une alliance entre les deux groupes avaient suscité des inquiétudes sur le front de l'emploi et des réactions mitigées de la part des investisseurs, échaudés par le milliard d'euros en actions qui sera émis par PSA.

Dans un communiqué, le ministre français de l'Industrie, Eric Besson, a salué ce partenariat stratégique en disant s'être assuré qu'il serait "favorable à l'emploi et à la présence en France de PSA".

"Il m'a été pleinement confirmé que la relation entre PSA et ses sous-traitants de proximité ne serait aucunement altérée", ajoute-t-il.

De son côté, le syndicat CGT a demandé au gouvernement de poser comme condition à l'accord le maintien de tous les sites concernés.

"Face à ce grand Monopoly, les salariés s'interrogent sur les conséquences sociales d'un rapprochement entre PSA et GM et notamment avec sa branche européenne, Opel, qui produit des véhicules sur les mêmes gammes que PSA", explique la CGT.

L'alliance PSA-GM ne règle pas néanmoins l'enjeu majeur auquel doivent faire face les deux constructeurs, soit leur problème de surcapacité en Europe.

"Cette alliance renforce mais ne remplace pas les efforts actuels et indépendants des deux entreprises pour retrouver une profitabilité durable de leurs opérations européennes", a déclaré GM dans un communiqué.

A la Bourse de Paris, le titre PSA a cloturé en baisse de 2,11% à 15,04 euros. A Wall Street, GM gagnait 0,38% à 26,24 dollars vers 18h05 GMT.