La dernière édition du célèbre guide Michelin a distingué le chef Emmanuel Renaut, 44 ans, pour son authentique cuisine savoyarde. Son restaurant "Flocons de sel", installé à Megève, est le seul nouveau trois étoiles dans le classement 2012.
AFP - Le cuisinier Emmanuel Renaut, 44 ans, installé à Megève (Haute-Savoie) a rejoint lundi le club très exclusif des tables comptant "trois étoiles" au guide Michelin, le "Graal, le rêve de tout chef de cuisine", a-t-il expliqué à l'AFP.
"J'ai pleuré un moment, je suis parti me balader tout seul un quart d'heure", raconte-t-il. "C'est une émotion très, très forte, j'avais besoin de réaliser", avant de boire le champagne avec toute l'équipe du "Flocons de sel".
Ancien second de Marc Veyrat sur les bords du lac d'Annecy, ce travailleur acharné qui est aussi un bon vivant au sourire canaille, propose une cuisine d'auteur savoureuse et sans esbrouffe, célébrant les produits de sa région. Il propose un menu à 42 euros le midi et un menu gastronomique à 149 euros.
Emmanuel Renaut est le seul que le guide rouge ait distingué à ce niveau dans son édition 2012, dont le classement a été rendu public lundi. Il rejoint ainsi 25 confrères, la crème de la crème, qui proposent une "cuisine remarquable, valant le voyage", selon les célèbres termes de l'entreprise au Bibendum.
"Il a convaincu l'ensemble des inspecteurs, c'était un choix unanime", fait valoir auprès de l'AFP Juliane Caspar, rédactrice en chef du guide. "Son style de cuisine est très subtil, ses compositions surprenantes et harmonieuses", ajoute-t-elle.
En tout, le guide, en vente jeudi, présente une sélection de 4.289 restaurants dont 594 étoilés: Outre les "trois étoiles", il compte 83 "deux étoiles", dont dix nouveaux, et 485 simples étoilés, dont 58 nouveaux.
Cyril Lignac enfin étoilé
Parmi les nouveaux "deux étoiles" ou "deux macarons", figurent sans surprise les Parisiens Thierry Marx, au Mandarin Oriental (plus connu comme juré de Topchef sur M6), et Philippe Labbé, au Shangri-La.
Mais aussi sur la Côte d'Azur, l'Argentin Mauro Colagreco, au Mirazur à Menton, et Jean-Denis Rieubland, au "Chantecler" du Negresco à Nice.
En Savoie, deux restaurants se hissent à ce niveau: "Le Strato", à Courchevel, dont le chef Jean-André Charial interprète une carte signée du chef étoilé provençal Sylvestre Wahid. Mais aussi l'Auberge des Morainières, du chef trentenaire Mickaël Arnoult, à Jongieux, près du Lac du Bourget.
Ce dernier, relève Juliane Caspar, propose un menu très abordable en semaine, à 28 euros: "C'est une adresse perdue au milieu des vignes, qui de l'extérieur ne paye pas de mine. Mais on est bluffés par la qualité".
Atteignent aussi les "deux macs", comme on dit dans la profession, Franck Putelat, à Carcassonne ("Le Parc"), Philippe Mille, des "Crayères", à Reims, le restaurant éponyme de Serge Vieira, dans le Cantal, et de Jean-Luc Tartarin, au Havre.
En revanche, deux tables sont rétrogradées à une étoile: "Le Jardin des sens", des frères Pourcel, à Montpellier, et "La Madeleine", à Sens (Yonne).
Parmi les 58 nouveaux étoilés, signalons le très médiatique Cyril Lignac, enfin récompensé pour la régularité de son restaurant parisien, "Le Quinzième".
Mais aussi à Paris, "Kei", du nom de son chef japonais très prometteur, formé chez Alain Ducasse, ou "Akrame", du chef Akrame Benallal, la table de Cyril Attrazic, à Aumant-Aubrac (Lozère), ou "Les loges", à Lyon.
"En dix ans, le nombre de restaurants étoilés aura progressé de 15% en France", souligne le guide rouge, affirmant que "la qualité est partout en hausse".
Le guide, de plus en plus concurrencé par une profusion de blogs influents, rappelle que ses inspecteurs sont "toujours anonymes, comme des clients ordinaires" et qu'ils "payent systématiquement leurs additions".