Pékin a annoncé la venue du vice-ministre des Affaires étrangères chinois à Damas afin de tenter une médiation dans la crise syrienne. La Chine est opposée à toute "intervention armée" et à la démission de Bachar al-Assad.
REUTERS - Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé jeudi l'envoi prochain en Syrie du vice-ministre Zhai Jun, quelques jours après l'appel à la prudence dans ce dossier lancé par Pékin aux Nations unies.
Zhai Jun sera en Syrie vendredi et samedi et les détails de son déplacement n'ont pas encore tous été définis, a précisé un porte-parole du ministère lors d'un point de presse régulier.
La Chine, tout comme la Russie, avait opposé son veto le 4 février à la résolution des pays occidentaux et arabes appelant le président syrien Bachar al Assad à démissionner.
Face aux critiques de l'Occident et de la Ligue arabe, Pékin a expliqué vouloir prévenir davantage de violences et agir en accord avec la charte des Nations unies, avant d'envoyer au Proche-Orient deux émissaires de rang intermédiaire pour
expliquer sa position.
La visite de Zhai Jun marque une nouvelle fois la volonté chinoise d'afficher ses efforts de médiation dans la crise syrienne.
"La Chine souhaite promouvoir une solution pacifique et adaptée", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Liu Weimin.
Il n'a pas précisé si Zhai Jun rencontrerait des membres de l'opposition. Le vice-ministre s'est entretenu avec une délégation d'opposants la semaine dernière à Pékin.
Parallèlement, le Quotidien du Peuple a fait paraître jeudi un éditorial consacré à la Syrie en soulignant "l'extrême fragilité" de l'environnement politique de la région.
"Le Moyen-Orient est le plus important réservoir de carburant au monde. S'il est gagné par le chaos, les prix du pétrole s'envoleront, provoquant un choc pour les marchés
boursiers, les systèmes financiers et les économies", peut-on lire dans ce commentaire.
L'article est signé "Zhong Sheng", qui peut signifier "la voix de la Chine" et qui est fréquemment utilisé pour identifier les positions gouvernementales en matière de politique étrangère.
Le commentaire se poursuit en accusant les Etats-Unis de chercher à installer un gouvernement ami en Syrie pour contrer l'influence iranienne.