Des milliers de supporters zambiens ont accueilli en héros lundi leur équipe nationale, au lendemain de la première victoire des Chipolopolo en finale de la Coupe d’Afrique des nations. L’entraîneur adjoint de la Zambie, Patrice Beaumelle, témoigne.
De retour au pays, l’équipe de Zambie, championne d’Afrique après sa victoire en finale de la CAN face à la Côte d’Ivoire (0-0, 8 t.a.b à 7) dimanche, a été accueillie lundi par des milliers de supporters en liesse. L'avion des Chipolopolo s'est posé vers 15h00 locale, quelques minutes avant que la délégation ne prenne la direction de Lusaka, la capitale zambienne. Juchés sur des véhicules militaires, les coéquipiers de Christopher Katongo ont paradé devant une foule chantant inlassablement des airs à la gloire des vainqueurs.
Joint au téléphone ce mardi alors qu’il se rendait avec toute l’équipe zambienne à la résidence du président Michael Sata, Patrice Beaumelle, l’entraîneur adjoint des Chipolopolo, nous raconte le retour des champions d’Afrique à Lusaka.
FRANCE 24 : Comment s’est déroulé votre retour en Zambie ?
Patrice Beaumelle : Il y avait une ferveur inimaginable. Les supporters étaient massés tout le long des 18 km qui relient l’aéroport au centre de Lusaka. Des gens étaient même juchés sur les toits, c’était incroyable. Malgré la chaleur, il y en avait qui étaient là depuis la veille pour être certains de nous voir avec la coupe.
Il y avait déjà du monde quand nous étions revenus de la CAN-2010 organisée en Angola (la Zambie avait alors été éliminée en quart de finale, NDLR) mais, hier, c’était sans commune mesure. Des milliers de Zambiens nous attendaient.
C’est le premier titre de la Zambie en Coupe d’Afrique. Les gens en rêvaient mais n'osaient pas l'imaginer. Puis, petit à petit, au gré de nos victoires successives, ils se sont mis à y croire.
itJustement, comment avez-vous vécu ce premier sacre de la Zambie en Coupe d’Afrique ?
P. B. : Si on revient trois ou quatre ans en arrière, cela n’a pas été toujours facile, notamment sur le plan du professionnalisme. Mais dans notre cas, nous avons vécu une aventure énorme, sur le plan sportif comme sur le plan humain.
Avant même ce titre de champion d’Afrique, je retiens l'aventure que nous avons vécue avec le staff, l’encadrement et les joueurs… Pour certains qui évoluent en Afrique, cela fait plusieurs mois que nous vivons ensemble. C’est extraordinaire. Tous ces moments resteront gravés dans nos mémoires.
Et maintenant, de quoi sera fait votre avenir ? Comptez-vous rester avec Hervé Renard à la tête de l’équipe zambienne ?
Les joueurs de l'équipe de Zambie, sacrés champions d'Afrique, recevront chacun une prime de 59 000 dollars (44 575 euros), a annoncé mardi le ministre des Sports, Chishimba Kambwili, à la radio nationale.
Cette prime est conséquente, dans un pays où le produit intérieur brut (PIB) par habitant est inférieur à 1 500 dollars (1 133 euros).
P. B. : Nos contrats se terminent en décembre 2012, mais notre souhait est de continuer avec cette équipe. Le prochain objectif, c’est la CAN-2013 [à compter de 2013, la CAN se tiendra désormais les années impaires pour éviter de se dérouler la même année que la Coupe du Monde ou le Championnat d'Europe des nations, NDLR], car nous ne sommes pas qualifiés, malgré notre titre de champion d’Afrique.
Nous visons également une participation à la Coupe du Monde 2014. Nous connaissons déjà nos adversaires (Ghana, Soudan, Lesotho) lors des éliminatoires et cela ne sera pas facile de se qualifier. Mais, plus que tout, nous avons la volonté de faire grandir cette équipe.
Une équipe qui a montré lors de la CAN la force de son collectif face à des individualités qui évoluent en Europe par exemple...
P. B. : En ce sens, nous sommes une véritable équipe. Nous n’avons pas les meilleurs joueurs africains, mais nous avons la meilleure formation. Sur et hors du terrain, la solidarité prime. Cette victoire en finale de la CAN, c’est la victoire d’une équipe avec un grand "E".