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Freedom House est la bête noire des dictateurs. Elle était en Europe de l'Est à la chute du Mur de Berlin et dans les Balkans en 2000. Elle est aujourd’hui au Venezuela, en Birmanie et dans le monde arabe. A chaque fois, ses militants aident les opposants à se défaire de leur gouvernement, sans violence. Nous avons enquêté sur cette ONG financée à 89% par Washington.

Le Caire, Harare, Bichkek... Les équipes de Freedom House sont partout ou il faut soutenir des dissidents à un régime autocratique. Près de 120 personnes travaillent pour l'ONG, au QG de Washington ou dans le monde.

Ce 26 octobre, nous sommes invités au 70e anniversaire de l'organisation. La dissidente Birmane Aung Saun Su Kyi est à l'honneur. Des images de manifestations en Birmanie sont projetées. Elles servent a la promotion de Freedom House. En Birmanie ou ailleurs, la mission de l'ONG est claire : encourager les libertés civiles. Entraînement à la manifestation non violente, financement, media training, conseil en organisation font partie des moyens.

"Ils travaillent dans des pays ou il y a peu ou pas de libertés, explique Jim Kolbe, membre du Conseil d'Administration de Freedom House et ancien membre du Congres américain. Parfois ils ne peuvent pas travailler directement dans ces pays, alors ils travaillent de l'extérieur, avec des dissidents". Les rapports de Freedom House sur la liberté dans le monde font d'elle une association influente.

Mais c'est le travail sur le terrain qui pose question. Quel rôle dans la chute du bloc soviétique? Quel rôle lors des révolutions arabes? Freedom House était sur place avant les événements, pour aider les opposants à se structurer et à mieux communiquer, comme le confirme David Kramer, le président de Freedom House. "Nous avons mené des programmes en Egypte, même si nous n'avions pas de statut officiel là-bas, et nous avons travaillé avec des activistes et des organisations civiles en amont de la révolution".

David Kramer, ancien secrétaire d'Etat, est aux commandes. Il répond aux accusations : son organisation n'est pas là pour miner de l'intérieur les ennemis de Washington : "Nous ne sommes pas une organisation révolutionnaire. Nous ne fomentons pas de révolution. Ce qui se passe dans ces pays est du aux mouvements propres a ces pays".

Un autre point pose question : Freedom House est financée à 89% par le gouvernement américain.  "Nous ne recevons d'ordre ni du Département d'Etat, ni de l'Agence américaine pour le développement, ni de la Maison Blanche", explique David Kramer.

Avec un budget annuel autour de 20 millions de dollars, l'ONG est une des plus influente pour la promotion de la démocratie dans le monde.