Toujours opposée à toute intervention militaire en Syrie, la Russie prévient qu'elle ne signera pas le projet de résolution de l'ONU exhortant le président syrien Bachar al-Assad à démissionner.
AFP - Les discussions se poursuivent à l'ONU et aucun vote n'aura lieu dans les jours qui viennent sur un projet de résolution concernant la Syrie, a annoncé mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov.
"On entreprend actuellement des efforts pour trouver un texte acceptable pour tout le monde, qui contribuerait à un règlement politique en Syrie. C'est pourquoi il n'y aura aucun vote dans les jours qui viennent", a déclaré M. Gatilov cité par l'agence Interfax.
"Les experts continuent de discuter de deux projets: le russe et le marocain", a-t-il ajouté.
"Le projet marocain n'est pas acceptable pour nous parce qu'il contient toujours des dispositions qui prévoient des sanctions contre la Syrie ainsi que d'autres qui pourraient être interprétées comme autorisant un recours à la force", a poursuivi M. Gatilov.
Après 10 mois de violences en Syrie, qui selon les Nations unies ont fait plus de 5.400 morts, la pression s'accentue sur la Russie pour qu'elle fasse preuve de plus de fermeté vis-à-vis du président Bachar al-Assad et de son régime.
La Russie, qui utilise son droit de veto au conseil de sécurité de l'ONU, exaspère les pays occidentaux en refusant de soutenir la résolution demandant le départ d'Assad.
La Ligue arabe a imploré mardi les Nations unies de sortir de leur inaction face à "la machine à tuer" du régime syrien.
Mais l'ambassadeur russe à l'ONU Vitaly Tchourkine a rejeté un projet de résolution du Conseil de sécurité appelant le président syrien à céder le pouvoir, estimant que les Nations unies ne devaient pas s'immiscer dans un conflit "interne".
La Russie, allié traditionnel de la Syrie à laquelle elle continue à fournir des armes, a réitéré à plusieurs reprises son opposition à l'usage de la force et à toute résolution de l'ONU qui soutiendrait des sanctions unilatérales contre Damas.
Elle a présenté son propre projet, qui condamne l'usage de la force à la fois par le régime de Bachar al-Assad et l'opposition syrienne.
Moscou et Pékin avaient déjà mis leur veto en octobre dernier à une précédente résolution dénonçant la répression sanglante de la révolte populaire en Syrie.