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Les chefs de la diplomatie américaine, britannique et française doivent se rendre ce mardi à New York afin d'appuyer devant le Conseil de sécurité des Nations unies le plan de sortie de crise proposé par la Ligue arabe.

AFP - Les chefs des diplomaties américaine, française et britannique, Hillary Clinton, Alain Juppé et William Hague, iront mardi à New York faire le forcing en faveur d'un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU entérinant le plan de la Ligue arabe pour la Syrie.

Devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le secrétaire général de la Ligue arabe,

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Les occidentaux montent au créneau devant le Conseil de sécurité de l'ONU pour sortir de l'inaction.

Nabil al-Arabi, accompagné, selon des sources françaises, du Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani, présentera mardi les grandes lignes de ce plan qui prévoit la fin des violences et le transfert des pouvoirs de Bachar al-Assad à son vice-président avant l'ouverture de négociations avec l'opposition.

"Je vais me rendre demain à New York au Conseil de sécurité parce que les choses évoluent, le régime s'enfonce dans une répression de plus en plus sanglante", a souligné lundi Alain Juppé.

Annonçant le déplacement de William Hague "en soutien à la Ligue arabe et à son travail", le Foreign Office a affirmé que "la Russie ne peut plus continuer à bloquer les Nations unies et à couvrir la répression brutale menée par le régime".

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton participera également à la réunion de New York et le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle, en déplacement au Proche-Orient, sera représenté par le ministre délégué aux Affaires européennes, Michael Link.

"Le Conseil de sécurité doit agir afin de faire clairement savoir au régime syrien que la communauté internationale considère ses agissements comme une menace pour la paix et la sécurité", a dit Hillary Clinton dans un communiqué.

En revanche, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, en tournée dans la région Asie-Pacifique, n'envisage pas de se rendre à New York.

Moscou a réaffirmé lundi son opposition au nouveau projet de résolution, excluant toute négociation sur un texte "inacceptable". Un texte, selon la Russie, qui n'est "pas loin" de la version proposée par des pays occidentaux en octobre et auquel Moscou et Pékin avaient opposé un double veto.

En raison de cette "résistance" de la Russie, Alain Juppé estimait lundi que les conditions pour adopter une résolution n'étaient pas encore réunies. Et à New York, des diplomates n'envisageaient pas un vote dans l'immédiat, tandis que les violences, qui ont fait plus de 5.400 morts depuis mars 2011, s'intensifient dans le pays.

Selon des sources diplomatiques françaises cependant, "les équilibres au sein du

Conseil de sécurité de l'ONU ont évolué", notamment avec l'arrivée début janvier de cinq nouveaux membres non-permanents --Maroc, Togo, Guatemala, Pakistan, Azerbaïdjan, plus convaincus de la nécessité d'une prise de position internationale sur la crise syrienne.

Parallèlement, le Brésil qui, avec les autres émergents membres non-permanents --Inde et Afrique du sud-- s'opposaient à toute ingérence dans les affaires syriennes, n'est plus au Conseil de sécurité.

"Au moins dix pays" sur les quinze que compte le Conseil de sécurité pourraient désormais être en faveur du projet de résolution présenté par le Maroc au nom de la Ligue arabe, selon des diplomates français.

"Il y a désormais une conviction partagée par toute la région que l'intolérable, l'inacceptable a été atteint", ajoutait-on de mêmes sources, faisant valoir que le nouveau texte est un texte "politique" qui n'ouvre pas la voie à des sanctions ni à une intervention armée, à laquelle plusieurs pays arabes demeurent hostiles.